Les forces camerounaises ont infligé de lourdes pertes au groupe terroriste Boko Haram, en tuant 162 de ses combattants au cours des derniers jours, dans une offensive qui confirme l’engagement résolu des pays voisins du Nigeria dans la lutte contre le mouvement jihadiste qui terrorise la région.
L’opération menée par les forces spéciales camerounaises a également permis la libération d’une centaine de personnes qui étaient retenues prisonnières par Boko Haram. Parmi ces captifs libérés, 15 étaient de nationalité camerounaise, selon le ministre de la Communication camerounais, Issa Tchiroma Bakary, qui s’exprimait au cours d’un point de presse lundi 15 février. Les forces camerounaises ont perdu deux officiers dans les combats, alors que plusieurs autres soldats ont été blessés.
Cette offensive de l’armée camerounaise a eu lieu dans une région de l’Extrême-Nord du Nigeria, et a été menée en coordination avec l’armée nigériane, dans le cadre de la Force Multinationale Mixte regroupant les cinq pays de la ligne de front. Il s’agit en plus du Nigeria et du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Bénin. Tous des pays touchés, bien qu’à des degrés divers, par la violence terroriste de Boko Haram qui déborde les frontières du Nigeria.
La coalition régionale reste toutefois impuissante à endiguer des groupes terroristes très mobiles et qui changent constamment de tactiques. Leurs attaques surprises contre les petites villes et les villages isolés ont poussé des millions d’habitants à fuir leurs foyers. Le Nigeria compte quelque deux millions de déplacés qui hésitent à rentrer chez eux malgré les assurances données par le gouvernement et les déclarations rassurantes du président Muhammadu Buhari.
Les déplacés sont en effet poursuivis par Boko Haram jusque dans leurs misérables refuges. C’est le cas de la double attaque suicide de la semaine dernière, qui a fait 60 morts dans le camp de déplacés de Dikwa, situé à une centaine de kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno dans le Nord-Est du pays.