Ils n’ont été que 99 parlementaires à voter mardi pour une motion de censure visant le président Jacob Zuma. 225 députés ont rejeté la motion qui demande la démission du président, accusé par le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), d’avoir causé « des dommages irréparables à l’économie » sud-africaine.
Dans son réquisitoire, DA y dénonce « le leadership irrationnel, irresponsable et dangereux » de Jacob Zuma, « qui a causé des dommages irréparables » à la première économie industrialisée d’Afrique, dont la croissance est en berne à 1,3% en 2015.
La « quête de notre président pour le pouvoir ne s’est jamais faite dans le but de créer une Afrique du Sud plus prospère, mais seulement dans le but de créer un Jacob Zuma plus riche », a indiqué le leader du DA, Mmusi Maimane, en présentant la motion.
Le président Zuma est particulièrement dans le collimateur de l’opposition depuis sa décision brutale, en décembre 2015, de remplacer son ministre des Finances, le très respecté Nhlanhla Nene. Une décision qui avait fait chuter la devise sud-africaine, et affolé les marchés.
Pour l’opposition, Jacob Zuma ne mérite plus de diriger le pays d’autant plus qu’il est cité dans plusieurs affaires, dont celle de corruption dans l’attribution d’un marché public d’armement de plusieurs millions de dollars.
Toujours mardi, le DA a présenté devant un tribunal de Pretoria ses arguments pour réengager des poursuites à l’encontre du président dans ce scandale. L’audience doit se poursuivre mercredi.
Inculpé pour corruption, racket et fraude fiscale en décembre 2007, Jacob Zuma était soupçonné d’avoir sollicité des pots-de-vin pour l’attribution de ce marché public.
Il attend également une décision de la Cour constitutionnelle qui doit indiquer prochainement s’il doit ou non rembourser une partie des 246 millions de rands d’argent public (20 millions d’euros de l’époque), utilisés pour rénover sa résidence privée de Nkandla. Un scandale qui empoisonne sa présidence.
Le mandat de Jacob Zuma à la tête de l’Afrique du Sud doit s’achever en 2019, mais la campagne « #Zuma_must_fall », a été lancée pour le contraindre à partir avant la fin de son mandat.