L’Egypte accuse le Hamas d’avoir participé à l’assassinat du procureur général Hicham Barakat

Les autorités égyptiennes ont ouvertement accusé le mouvement politique palestinien Hamas d’avoir organisé, avec l’aide de la confrérie des Frères Musulmans, l’assassinat du procureur général égyptien Hicham Barakat, tué en juin dernier au Caire lors d’un attentat à la voiture piégée.
Lors d’une conférence de presse tenue dimanche au Caire, le ministre égyptien de l’Intérieur Magdy Abdel Ghaffar s’en est violemment pris au mouvement palestinien Hamas ainsi qu’à l’organisation islamiste des Frères musulmans. D’après Abdel Ghaffar les deux mouvements politiques sont impliqués de manière établie dans l’assassinat du procureur général égyptien Hicham Barakat.
Le ministre égyptien de l’Intérieur a précisé que quarante-huit membres de la confrérie des Frères Musulmans avaient été arrêtés suite à l’enquête sur l’attentat terroriste qui a tué le procureur général en juin 2015. C’est d’ailleurs ces arrestations qui ont permis aux autorités égyptiennes de connaître avec exactitude les détails de l’affaire et de remonter la piste jusqu’au Hamas.
Le Caire s’en prend régulièrement au Hamas, cependant c’est la première fois que les autorités égyptiennes accusent directement le mouvement palestinien de complicité dans une affaire aussi grave. Une accusation qui pourrait être suivie de réaction de la part du Hamas.
Ce dernier, qui dirige le territoire palestinien de la Bande de Gaza, frontalier avec l’Egypte, est en effet un des principaux soutiens de la confrérie égyptienne des Frères Musulmans, dont est issu l’ancien président égyptien Mohammed Morsi, déposé en juillet 2013 et maintenu depuis en détention sous de lourdes charges.
En décembre 2013, la confrérie des Frères musulmans a été classée par le gouvernent égyptien comme étant une organisation terroriste. Depuis cette date, plusieurs milliers de ses partisans ont été arrêtés et poursuivis en justice. Le nouveau pouvoir égyptien, dirigé par l’ancien général Abdel Fatah Al Sissi, a d’ailleurs condamné à la peine capitale des centaines de personnes ayant un lien avec les Frères Musulmans.