Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a effectué une visite samedi dans les camps de Tindouf contrôlés par le Polisario, le Front soutenu par l’Algérie, mais sans grand espoir de relancer le processus de règlement de la question du Sahara occidental.
Ban Ki-Moo s’est ensuite rendu à Alger, où les discussions avec les responsables algériens n’ont pas permis le déblocage de l’impasse dans laquelle s’est enlisé le processus politique mené par l’ONU depuis un quart de siècle. Les principales capitales occidentales sont aujourd’hui convaincues que la solution de ce conflit passe par un dialogue direct entre le Maroc et l’Algérie, le Polisario n’étant qu’un mouvement hébergé et armé par Alger pour faire pression sur le Maroc.
Toutefois, l’Algérie se défend d’être le commanditaire du Polisario, le front qui réclame la création d’une république indépendante dans le Sahara, alors que le Maroc propose un statut d’autonomie dans son territoire du Sud. La proposition du Maroc avait été qualifiée par le Conseil de sécurité de base « sérieuse et crédible » pour un règlement, au moment où les principales capitales considèrent l’idée de création d’une république au Sahara comme une aventure aux conséquences imprévisibles.
Entre-temps, des milliers de sahraouis continuent de subir, depuis plus de 40 ans, la précarité des camps de Tindouf, dans le désert algérien, vivant essentiellement de l’aide humanitaire internationale. De l’autre côté, les familles sahraouies demeurées sur place au Sahara occidental bénéficient de conditions de vie meilleures, grâce à un vaste programme de développement des infrastructures et des services publics déployé par le Maroc depuis le départ des colons espagnols.
Aujourd’hui, la communauté internationale essaie de presser les diverses parties à trouver un terrain d’entente, surtout que dans les conditions d’instabilité régionale actuelles, les risques sont grands de voir les camps de Tindouf se transformer en réservoir pour les groupes extrémistes.
Désœuvrés, les jeunes sahraouis des camps se tournent de plus en plus vers les filières des trafiquants et des groupes terroristes qui écument la région du Sahara et du Sahel. Rien que depuis 2013, plusieurs éléments du Polisario ont été arrêtés au Mali et en Mauritanie dans des opérations antiterroristes menées contre Aqmi, Ansar Dine, le Mujao…