Sécuriser le Nord du Mali est une priorité pour l’ONU

La visite au Mali d’une délégation représentant les quinze pays membres du Conseil de sécurité pour accélérer la mise en œuvre du fragile accord de paix d’Alger, a pris fin dimanche, mais sans réel avancée pour mettre un terme aux attaques des jihadistes dans le nord du pays qui ont provoqué la mort de plus de 80 soldats de la Minusma en moins de trois ans.

Si le représentant de la France, François Delattre a réitéré au premier ministre malien, Modibo Keïta, la priorité de l’ONU, à savoir « la pleine mise en œuvre de l’accord de paix », les défis sécuritaires dans le Nord du Mali demeurent inquiétants, neuf mois après la signature de cet accord.

Entériné en juin 2015 par le gouvernement de Bamako, les groupes qui le soutiennent (La Plateforme) et les rebelles à dominante touareg de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’accord est constamment fragilisé par les opérations menées par les islamistes armés.

Dans ce sens, le gouvernement, La Plateforme et la CMA se sont entendus pour réunir, du 27 au 30 mars, un forum pour la paix et la réconciliation à Kidal, la ville du Nord du Mali sous contrôle de la CMA. Une réunion favorablement accueillie par le chef de la Minusma, la force de l’ONU au Mali. Pour Mahamat Saleh Annadif, il « est extrêmement important » de conjuguer les efforts pour appliquer l’accord.

Toutefois, les attaques meurtrières de novembre 2015 contre l’hôtel Radisson Blu à Bamako, puis contre un restaurant de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, en janvier dernier, ont révélé la capacité de nuisance des jihadistes et, surtout, leur aptitude à frapper partout au Sahel.

Et c’est pour prévenir l’enracinement des groupes terroristes aux frontières communes du Mali et du Burkina que les armées des deux pays ont mené une opération militaire conjointe. Conduite avec le soutien des troupes françaises de la force Barkhane, l’opération s’est déroulée du 22 février au 6 mars, et a permis à quelque 1200 soldats des deux pays de mener des patrouilles afin de sécuriser la frontière entre les deux pays.