Après avoir dépassé les attentes et montré que le jeu politique en Afrique n’est pas totalement bloqué, la population béninoise s’est choisi deux candidats pour le second tour des élections présidentielles, un duel de choc dont le résultat incertain a plongé le pays dans le suspense total.
En devançant largement leurs adversaires politiques lors du premier tour du scrutin présidentiel, le magnat du coton béninois Patrice Talon et l’actuel Premier ministre Lionel Zinsou se sont qualifiés avec succès pour la seconde phase des élections. Les deux candidats seront donc amenés à refaire campagne durant les jours qui suivent afin d’élargir au maximum leur électorat.
D’après la législation béninoise, le second tour du scrutin présidentiel devra se tenir au maximum 15 jours après l’annonce des résultats. Toutefois, les observateurs estiment que ce délai sera difficile à tenir pour la Commission électorale en charge de l’organisation du vote. Cette dernière a en effet eu de nombreux retards pour la délivrance des cartes d’électeurs avant le début du scrutin. Initialement prévu pour le 28 février, le vote avait été reporté in extremis au 6 mars à cause d’importants retards dans la distribution des cartes aux quelque 4,7 millions d’électeurs béninois. Tout laisse donc à penser que le second tour suivra à peu de chose près le même processus que la première phase des élections.
Malgré ce problème qui a perturbé pendant un certain temps l’agenda des élections présidentielles, le Bénin fait office de bon élève en Afrique en termes de respect des règles politiques et de la démocratie.
Le pays n’a en effet connu aucune contestation populaire ou de problème grave ayant perturbé le scrutin présidentiel. Les 31 autres candidats qui étaient en lice pour la présidence n’ont d’ailleurs pas contesté les résultats du premier tour, malgré des résultats épars qui pouvaient prêter à confusion.