La Côte d’Ivoire, nouvelle frontière pour Aqmi ?

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Le chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, réagissant mercredi à l’attaque terroriste qui a fait 19 morts dimanche à Grand-Bassam, près d’Abidjan, a rassuré les ivoiriens sur la détermination des autorités à ne pas se laisser intimider par les jihadistes, alors que ces derniers ne menacent plus quelques pays seulement, mais la région sahélo-saharienne et l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble.
Car l’attaque de Grand-Bassam n’est que la dernière opération revendiquée par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la région. Les groupes terroristes avaient auparavant frappé en janvier dernier Ouagadougou et, en novembre 2015, un hôtel à Bamako, faisant plusieurs dizaines de morts et de blessés dans les deux attaques.
Dans un communiqué revendiquant l’attaque à Grand-Bassam, Aqmi a affirmé qu’il s’agissait de représailles contre l’intervention militaire française au Sahel, à travers l’opération Barkhane. C’est le groupe Al Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar allié d’Aqmi, qui a mené l’attaque près d’Abidjan.
Le modus operandi utilisé par les jihadistes indique un changement de stratégie d’Aqmi. Les groupes terroristes ciblent désormais des lieux fréquentés par des touristes et des étrangers, et non plus seulement les forces de l’ordre et les militaires, comme c’était le cas au Mali depuis 2013.
Toutefois, les pays appartenant à l’espace du Sahara et du Sahel, voire à l’Afrique de l’Ouest en général, sont de plus en plus préoccupés par l’extension de ces opérations vers des zones jusque-là épargnées par la violence des extrémistes islamistes.
Cela représente un nouveau défi pour les autorités, d’autant plus grave que les frontières entre Etats sont extrêmement poreuses et favorisent l’infiltration des groupes terroristes.
L’inquiétude devient encore plus grande quand on pense à l’éventualité d’une jonction entre les groupes jihadistes du Sahel avec ceux de Boko Haram. Surtout que le groupe nigérian continue d’ensanglanter le pays et les pays voisins, avec une nouvelle attaque suicide de deux femmes, mercredi 16 mars à Maiduguri (Nord-Est), qui a fait 25 morts.