Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a procédé samedi à un nouveau remaniement ministériel, le cinquième depuis 2012, dans une initiative qui ne surprend désormais plus la communauté internationale au vu des difficultés économiques, politiques et sociales que connait ce pays maghrébin.
Après d’incessants remaniements ministériels censés remédier à la situation catastrophique dans laquelle est plongé le pays, les observateurs n’en attendaient pas davantage du clan Bouteflika. Ce dernier a en effet acté, dans une ultime tentative de redressement économique, un remodelage de l’actuel gouvernement d’Abdelmalek Sellal. Une dizaine de départements ministériels, dont notamment ceux de l’Energie et des Finances, sont cette fois touchés par ce remaniement surprise.
Le président Bouteflika, cloué depuis 2013 sur une chaise roulante suite à un grave AVC, reste sous l’emprise de son propre clan qui enchaîne remaniement sur remaniement sans stratégie bien définie. Outre ces réorganisations gouvernementales successives irrationnelles, l’entourage du président algérien a pris de nombreuses autres mesures afin d’éviter d’être confronté à une situation de blocage.
Une restructuration dans les rangs de l’armée, décidée fin 2015 s’était traduite par une purge qui a balayé plusieurs hauts gradés, parmi lesquels le général Toufik, chef du DRS, les services de renseignements et de sécurité. Des modifications constitutionnelles contradictoires avaient également été prises pour renforcer l’emprise du clan Bouteflika sur le pays.
Toutefois, malgré ces changements drastiques au niveau du fonctionnement de l’appareil politique algérien, les observateurs estiment que les maux qui hantent l’Algérie depuis des décennies n’ont toujours pas été diagnostiqués et encore moins traités. Le pays est en effet confronté à une crise économique majeure qui trouve ses fondements dans la stagnation à des bas niveaux des prix pétroliers et surtout la dépendance maladive de l’Algérie aux exportations de gaz et de pétrole.
La politique a également son mot à dire dans cette crise structurelle puisque l’Algérie n’a pas connu de changements à sa tête depuis plus de 17 ans, ce qui renforce la crainte de la population sur le bien-fondé des décisions stratégiques prises par les dizaines de gouvernements successifs depuis le début des années 2000.