Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a fait machine arrière jeudi en annonçant la suspension des mesures prises à l’encontre de certaines personnalités pour les empêcher de quitter le territoire.
A la suite d’un long entretien qui s’est déroulé à Ouagadougou entre le dirigeant burkinabé et certaines personnalités de l’opposition politique, le chef de l’Etat a présenté ses excuses à cette dernière en affirmant qu’il ne s’agissait que de simples « malentendus ». Cette initiative a eu pour conséquence de mettre fin à plusieurs semaines de discordes entre le MPP, l’actuel parti au pouvoir et le CDP, l’ancien parti de Blaise Compaoré.
Depuis sa prise de fonction en décembre dernier, Roch Marc Kaboré a procédé à un certain nombre d’ajustements au niveau politique. Il a en outre pris la décision il y a un peu plus d’un mois d’interdire à certaines personnalités de quitter le territoire.
Cette décision avait notamment été actée contre le président par intérim du CDP, Achille Marie Joseph Tapsoba qui s’est vu refuser, début juin, l’autorisation de prendre son vol pour Abidjan. Le secrétaire chargé des finances de ce même parti, Zambendé Théodore Sawadogo, a subi le même sort la semaine passée.
Craignant que ce genre d’interdictions ne devienne une procédure officielle, l’ancien parti de Blaise Compaoré est monté au créneau en dénonçant une décision sans fondement juridique. Après plusieurs semaines d’intenses débats, le CDP et le MPP ont finalement réussi à s’entendre pour lever l’interdiction faite à certaines personnalités de quitter le territoire national.
Durant l’entretien de jeudi, Roch Marc Kaboré a également assoupli sa position en annonçant que les discussions visant à modifier la constitution se feraient dorénavant en concertation avec l’opposition. Une avancée considérable qui dénote, selon les observateurs, du dialogue politique serein que veut établir le nouveau président burkinabè.