Alors que la menace terroriste est devenue un risque majeur dans le pourtour méditerranéen et que les pays de la région s’activent à mettre en place des mesures d’urgence pour lutter contre l’extrémisme religieux, le Maroc continue d’afficher une relative sérénité sécuritaire, due en grande partie à son système de renseignement bien rodé ainsi qu’à sa politique de lutte contre l’extrémisme religieux.
Au Moyen orient, en Europe ou en Afrique, les attaques terroristes aveugles ne sont plus des événements surprenants et les autorités des pays touchés sont souvent dépassées par l’ampleur des attaques. Les services de sécurité des pays concernés par ce fléau adoptent des mesures réactives qui s’avèrent souvent insuffisantes, se limitant à démanteler les cellules terroristes.
Au Maroc, la situation se présente différemment. Aucun incident terroriste n’a été enregistré dans le royaume depuis plus de cinq ans, ceci en dépit des risques sécuritaires devenus omniprésents au Maghreb. Ce constat ne doit rien au hasard, puisque le pays s’est activé depuis le début des années 2000 dans une stratégie de lutte contre l’extrémisme religieux, développant une « soft power » en la matière.
A Rabat, l’Institut de formation des Imams, prédicateurs et des prédicatrices accueille environ un millier d’étudiants, dont les deux tiers viennent de pays africains et même européens. L’institut dispense un enseignement religieux basé sur les fondamentaux de tolérance et de modération en islam.
Parallèlement, les autorités marocaines mènent une lutte sans relâche contre les cellules jihadistes, en inscrivant leur action sur le long terme et en investissant énormément de ressources dans le renseignement. Une stratégie qui porte ses fruits, puisque à l’heure actuelle, le Maroc est devenu une référence en la matière au niveau régional.
La France, l’Espagne ou encore la Belgique ont fait officiellement appel aux autorités marocaines pour les aider dans la traque de dangereux terroristes. L’exemple le plus parlant à ce niveau est l’attenant du 13 novembre dernier à Paris. Les autorités marocaines avaient alors donné avec précision l’emplacement où se cachaient les derniers terroristes.
Une indication de taille qui a permis aux forces de l’ordre françaises de reprendre les choses en main et qui a démontré, en même temps, l’efficacité du système de renseignement marocain.