Zimbabwe: Robert Mugabe désavoué par ses partisans

Le président zimbabwéen Robert Mugabe, de plus en plus isolé sur la scène internationale, vient de connaître un nouveau revers à l’intérieur du pays, où ses alliés politiques lui ont retiré leur soutien dans une sorte d’abandon perçu par l’opposition comme une victoire.

L’Association des vétérans de la guerre de libération du Zimbabwe a accusé jeudi dernier le président d’avoir « lâchement échoué à résoudre les problèmes économiques du pays ». Le groupement associatif a d’ailleurs prévenu qu’il ne soutiendrait désormais plus le dirigeant zimbabwéen pour la prochaine présidentielle qui devrait normalement se tenir en 2018.

Ce désistement intervient dans un contexte de crise politique aiguë au Zimbabwe. Les mouvements de contestation contre le régime de Robert Mugabe se sont en effet accrus de façon exponentielle durant ces derniers mois. Plusieurs causes expliquent cette situation. Le taux du chômage atteint officiellement les 90% de la population active.

De plus, le gouvernement zimbabwéen, à cours de liquidité, ne peut plus payer ses fonctionnaires. Cette conjoncture économique et sociale désastreuse va donc probablement jouer défavorablement sur le devenir de Robert Mugabe, âgé de 92 ans.

Cette situation apporte de l’eau au moulin au principal parti d’opposition, le Mouvement pour le Changement Démocratique (MCD). Ce dernier a d’ailleurs salué avec ardeur la prise de position des anciens vétérans de la guerre de libération.

Outre les problèmes économiques graves qui handicapent le Zimbabwe, le MCD considère que le désaveu des anciens vétérans de la guerre d’indépendance vis-à-vis de Robert Mugabe s’inscrit dans une optique politique.

Deux factions s’opposent au sein du clan présidentiel, celle du vice-président Emmerson Mnangagwa, soutenue par les anciens combattants, et celle de l’épouse du chef de l’Etat, Grace.

Face au tropisme du dirigeant zimbabwéen à laisser la présidence à son épouse, l’association des anciens combattants a donc jugé opportun de basculer dans l’opposition afin de faire pencher la balance vers un changement de régime.