Le kidnapping, nouveau moyen de chantage de la rébellion malienne

Au moins cinq soldats maliens sont portés disparus depuis l’attaque terroriste survenue lundi dans le centre du Mali, un nouvel affront djihadiste qui a semé le trouble au sein de l’armée malienne puisque jamais une opération de la rébellion malienne n’a été suivie d’un enlèvement de militaires.

Que sont alors devenus les cinq soldats maliens disparus depuis lundi dans la région de Mopti ? Cette question taraude tous les esprits depuis le début de la semaine. Attribuée aux combattants djihadistes d’Ansar Dine, l’attaque de lundi ressemble fortement à celle survenue le 19 juillet dernier et durant laquelle 17 militaires avaient péri et six autres portés disparus.

En moins d’un mois, le groupe djihadiste a donc mené deux attaques qui se sont soldées par des disparitions. Le rapt est-il devenu un nouveau mode opératoire de la rébellion malienne ? Pour les observateurs, rien ne permet pour l’heure de confirmer cette thèse. En effet, ni Ansar Dine ni aucun autre mouvement djihadiste n’a jusqu’à présent revendiqué des enlèvements. Une situation sans précédent qui sème la confusion au sein de l’armée malienne.

Pour les spécialistes, la disparition de ces militaires peut être expliquée de deux manières différentes. La première serait une diversification des formes de terrorisme dans la région du Sahel. Le nombre important de cellules djihadistes qui pullulent dans la région poussent celles qui veulent se faire entendre le plus à entamer une certaine diversification de leurs formes d’attaques. Le kidnapping de militaires peut donc être utilisé pour obliger les autorités maliennes et les organisations internationales à appliquer leurs revendications. L’autre explication de ces disparitions peut être celle du recours à la torture contre les militaires portés disparus pour leur soutirer des informations stratégiques. Les mouvements djihadistes pourraient ainsi utiliser ce type d’informations à des fins terroristes en minimisant leurs pertes.