Le président sortant Edgar Lungu a été proclamé lundi vainqueur des élections présidentielles, une victoire qui n’est pas du goût de tous puisque son principal opposant a directement contesté les chiffres avancés par la commission électorale, faisant craindre l’éclatement d’une crise politique dans le pays.
Au terme d’une campagne marquée par des tensions visibles, le conservateur populiste Edgar Lungu a remporté le premier tour des élections présidentielles avec 50,30% des votes. C’est donc pour la deuxième fois consécutive qu’il remporte les élections de justesse.
En 2015 déjà, le dirigeant zambien avait fait mouche en réussissant à vaincre son rival de quelques milliers de voix, lors de l’élection anticipée qui a fait suite à la mort du président Michael Sata, décédé en 2014 des suites d’une maladie.
Un scénario qui s’est répété lors de ce weekend, puisque le suffrage a, cette fois-ci, été remporté de quelque 100 000 voix. Un chiffre jugé trop juste par son challenger, l’homme d’affaires Hakainde Hichilema. Ce dernier qui a été crédité de 47,6% des votes a dénoncé un premier tour truqué et annoncé vouloir contester les résultats devant la justice.
C’est donc dans un climat aussi tendu que durant la présidentielle anticipée de 2015 que la population zambienne s’est réveillée lundi. Des médias ont d’ailleurs fait état du déploiement de la police anti-émeute dans certaines régions du pays et plus particulièrement dans la capitale Lusaka.
Cette situation inédite pour la Zambie intervient après plusieurs années de calme politique. Le pays est connu pour être l’un des exemples africains en matière de stabilité et d’alternance politique.
Les prochains jours seront donc déterminants pour la suite des évènements. Selon les observateurs, le risque de voir une contestation populaire éclater n’est pas à exclure d’autant plus que près de la moitié de la population soutien M. Hichilema.
Toutefois, si de tels évènements venaient à se produire, l’image de la Zambie en tant que pays stable pourrait être durement écorchée, une situation que redoute tant Edgar Lungu que son adversaire Hakainde Hichilema.