Selon un rapport du Fonds Monétaire International (FMI), le Nigeria n’est dorénavant plus la première économie du continent, une situation due en partie à la chute des prix du baril de pétrole, dont le Nigeria est l’un des plus importants exportateurs d’Afrique.
Alors que le Nigeria tire plus de 70% de ses revenus de l’exportation de pétrole, la stabilisation à des bas niveaux des prix de l’or noir depuis maintenant deux années, a eu raison de son économie. Le pays a en outre cédé sa place de premier exportateur de pétrole à l’Angola, une situation inédite causée par plusieurs facteurs, en particulier l’insécurité qui prévaut dans les régions pétrolifères ou encore la diminution de la production électrique.
Afin de redresser l’économie du pays, le président nigérian Muhamadu Buhari a annoncé la semaine passée une série de mesures drastiques pour encourager les investissements dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Le chef d’Etat nigérian a ainsi débloqué un budget équivalent à 312 millions de dollars pour certains secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’énergie, les travaux publics ou encore les transports.
Ces annonces font suite à une subite détérioration de la situation économique. Le pays a en effet enregistré un recul de 0,36% de son PIB au premier trimestre 2016 et les prévisions pour le reste de l’année sont tout aussi pessimistes. Le naira, la monnaie nationale nigériane subit de plein fouet cette situation puisqu’elle s’est fortement dépréciée durant ces derniers mois. C’est dans ce contexte morose que le président Muhamadu Buhari a annoncé que son pays était désormais devenu « pauvre ». Les experts prévoient d’ailleurs une progression du PIB de l’ordre de 4% en moyenne pour la prochaine décennie contre plus de 7% durant les dix dernières années.