Le parlement égyptien a adopté lundi l’instauration de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) à l’échelle nationale, une décision qui permettra au trésor public de récolter davantage de recettes afin de faire face à la conjoncture économique morose que traverse le pays.
Englué dans une crise financière sans précédent et endetté jusqu’au cou, le gouvernement égyptien n’a pas eu d’autre choix que d’imposer une taxe supplémentaire. La TVA s’appliquera donc à tout produit vendu sur le sol égyptien à hauteur de 13% pour l’année fiscale 2016-2017. Un taux qui devrait connaître une augmentation d’un point de pourcentage l’année suivante.
Cette réforme économique a en partie été adoptée à cause de la pression croissante du Fonds Monétaire International (FMI). L’institution de Bretton Woods a, en effet, imposé une série de mesures à l’Egypte afin qu’elle puisse bénéficier de son aide financière. Le FMI devrait ainsi octroyer un prêt avantageux à l’Egypte de l’ordre de 12 milliards de dollars.
Depuis l’éclatement du printemps arabe, le pays des pharaons a connu une chute chronique de ses rentrées de devises, une situation causée en partie par la baisse du tourisme étranger. Face à cette situation, le gouvernement égyptien a décidé de demander l’aide financière du FMI. Mais faute de mesures drastiques, le Fonds rechignait jusqu’à présent à fournir son aide financière.
Ainsi, suite son approbation de l’introduction de la TVA, le parlement égyptien devrait adopter d’autres mesures pour renflouer les caisses de l’Etat et permettre le déblocage de l’aide financière du FMI. Toutefois, les observateurs estiment que ce genre de mesures revient à verser de l’eau dans le sable puisque le gouvernement égyptien ne réduit pas ses coûts de fonctionnement.
Pire encore, l’armée égyptienne achète à tout va depuis maintenant plusieurs mois. Outre des frégates et des bateaux de guerre, le gouvernement égyptien a largement investi dans des avions de chasse dernière génération. Des investissements monstres qui ne couvrent même pas les 12 milliards de dollars d’aide du FMI.