Les observateurs de l’Union Européenne (UE) à la présidentielle gabonaise de samedi ont fortement critiqué le manque de transparence lors du processus électoral, une annonce qui intervient à la veille de l’annonce des résultats et alors même que l’un des favoris de ce scrutin a revendiqué une victoire prématurée.
Au terme d’un scrutin présidentiel chahuté, les tensions se font de plus en plus sentir au Gabon. Le principal opposant Jean Ping a ainsi appelé le peuple à défendre par tous les moyens sa victoire auto-proclamée. Un appel qui intervient alors même que l’Eurodéputée bulgare Mariya Gabriel a ouvertement critiqué lundi la gestion floue du processus électoral gabonais.
La mission de l’UE au Gabon a en effet déploré avec force le manque de transparence des organes de gestion des élections présidentielles de samedi dernier. D’après les observateurs de l’UE, la commission électorale nationale a omis de mettre à disposition des parties prenantes des informations essentielles telles que la liste électorale complète des centres de vote.
La mission de l’UE au Gabon a également mis en exergue le déséquilibre flagrant au niveau de la couverture médiatique. D’après elle, le président sortant Ali Bongo Ondimba (ABO) aurait été largement favorisé par les médias nationaux.
Se justifiant, de nombreux partisans d’ABO sont montés au créneau en expliquant qu’un large budget pour la campagne présidentielle du président avait été consacré spécifiquement à la publicité et à la médiatisation de l’actuel chef d’Etat.
Pour eux, ABO aurait joué le jeu des élections présidentielles jusqu’au bout, une chose que n’a pas respectée son principal opposant, Jean Ping. Ce dernier a en effet revendiqué la victoire alors même qu’aucun résultat n’a été dévoilé.
D’après les observateurs, le climat social au Gabon pourrait être fortement perturbé à l’annonce des résultats, puisque Jean Ping a appelé indirectement à la révolte si sa victoire n’était pas officiellement annoncée mardi.