Critiqué pour avoir laissé l’insécurité s’installer dans le Centre du pays après le chaos provoqué par les djihadistes et les rebelles séparatistes dans le Nord, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) tente de reprendre en main la situation en déployant d’importants renforts dans les régions Centre du Mali.
Après la brève occupation de la localité de Boni, vendredi 2 septembre par des rebelles, le gouvernement a annoncé une opération militaire d’envergure dans le Centre du pays. Pour le chef d’Etat qui vient de boucler trois ans à son poste, il s’agit de convaincre les maliens sur son action pour le rétablissement de la sécurité. A commencer par une reprise en main de la situation dans le sillage de la série d’attaques qui ont frappé les régions du Centre et qui se sont soldées par la mort de plusieurs militaires.
Le général Salif Traoré, ministre de la sécurité, a ainsi promis lundi un renforcement de la protection militaire dans ces régions. « Cela va permettre de réduire un petit peu la circulation des armes légères ». Pour lui, face à « des individus qui peuvent évoluer avec des moyens lourds », les effectifs de police et de gendarmerie restent insuffisants. C’est pourquoi il faut déployer « une vraie opération militaire », a insisté le général.
Dans cette lutte interminable contre une rébellion diffuse, le président cherche aussi à s’entourer de responsables à qui il fait confiance. Le 29 août, IBK a ainsi nommé Soumeylou Boubèye Maïga au poste de secrétaire général de la présidence. Le chef de l’Etat malien entend visiblement tirer profit de son expérience dans la lutte antiterroriste.
Ces décisions à caractère sécuritaire apparaissent indispensables au moment où les groupes djihadistes coordonnent de plus en plus leurs opérations au niveau de tous les pays de la région. Le chef jihadiste Abou Oualid Al-Sahraoui a en effet revendiqué, au nom de l’organisation terroriste de l’Etat Islamique, l’attaque contre un poste de douane dans le Nord du Burkina. Deux personnes ont été tuées (un douanier et un civil), au cours de cette opération qui a eu lieu dans la nuit du jeudi 1er septembre, à Markoye, près de la frontière entre le Mali et le Niger.
Il s’agit de la première attaque revendiquée au nom de l’EI dans le Grand Sahara par Abou Oualid Al-Sahraoui. Le sanguinaire émir qui a rallié les rangs de Daesh, avait déjà menacé les pays de la région et notamment la mission de l’Onu au Sahara occidental et les touristes occidentaux en visite au Maroc.