RDC: calme précaire à Kinshasa après les affrontements meurtriers de lundi

L’ONU a exprimé sa profonde préoccupation après les affrontements meurtriers ayant opposé lundi des manifestants aux forces de l’ordre à Kinshasa et dans d’autres localités en République Démocratique du Congo, et qui ont fait officiellement 17 morts.

La manifestation hostile au président Joseph Kabila que les autorités ont finalement décidé d’interdire aurait fait davantage de morts, selon l’opposition. Il s’agit des pires violences enregistrées à Kinshasa depuis les émeutes contre le pouvoir de janvier 2015.

Le « Rassemblement », une plateforme des principaux partis d’opposition avait appelé à manifester lundi dans tout le  Congo pour exiger le départ du président Joseph Kabila à la fin de son mandat le 20 décembre 2016 et exiger la convocation de la présidentielle censée se tenir avant cette date.

A Kinshasa, la manifestation devait commencer à 13h00 (12h00 GMT), mais plusieurs heurts ont opposé des jeunes armés de pierres à la police antiémeute dans la matinée.

Le « bilan provisoire » est de « 17 morts dont trois policiers […] et quatorze civils parmi les pillards », a déclaré le ministre de l’Intérieur de, Évariste Boshab en conférence de presse, faisant également état de « deux blessés par balles ».

Le ministre a également indiqué que « La ville de Kinshasa vient de faire face à un mouvement insurrectionnel qui s’est soldé par un échec ». Les autorités ont déploré plusieurs actes de pillages et  incendies criminels qui ont visé des permanences de formations politiques de la majorité, ainsi que des bâtiments publics, notamment des écoles, des tribunaux, des postes de polices.

Des groupes de quelques dizaines à plusieurs centaines de jeunes ont affronté les forces de l’ordre en lançant des appels au départ du président Kabila. La police a d’abord riposté avec des gaz lacrymogènes, mais en fin de matinée, aux abords du Parlement, les policiers ont tiré à balles réelles.

A la suite de ces violences, les autorités ont décidé d’annuler la manifestation. L’opposition et le pouvoir se sont d’ailleurs renvoyé la responsabilité des violences.

Le « Rassemblement » constitué autour d’Étienne Tshisekedi, figure historique de l’opposition congolaise, refuse le « dialogue national » souhaité par le président Joseph Kabila et qui est en cours à Kinshasa entre la majorité et une partie de l’opposition.

Ce forum de dialogue est censé déboucher sur un « accord politique » de sortie de crise et ouvrir la voie à des élections.