Au moins 44 personnes auraient péri à Kinshasa après la violente répression des manifestations anti-gouvernementales de lundi dans la capitale congolaise, d’après plusieurs ONG internationales, un bilan qui risque de s’alourdir dans les jours qui viennent au vu des tensions persistant entre les opposants au régime de Joseph Kabila et les forces de l’ordre.
Des affrontements sporadiques entre jeunes manifestants et les forces de police se sont poursuivis mardi après l’appel de l’opposition à tenir des manifestations dans la rue. Les différents partis politiques qui réclament le départ du président Joseph Kabila et la tenue d’élections présidentielles dans les plus brefs délais ont ainsi voulu frapper fort après plusieurs mois d’attente.
En appelant à manifester, la majeure partie des mouvements d’opposition ont ainsi rejeté le dialogue national prôné par le pouvoir et qui avait pour but de sortir le pays de l’impasse politique et électorale dans laquelle il s’est fourvoyé.
En réaction aux manifestations anti-gouvernementales, des partisans de Joseph Kabila ont mené de violentes incursions dans les sièges de plusieurs partis politiques hostiles au président congolais. Le siège de l’UDPS, le parti de l’opposant Etienne Tshisikedi, chef de file du mouvement de contestation anti-Kabila, a ainsi été incendié.
Afin de contrer la montée de violence, le gouvernement congolais avec à sa tête le président Joseph Kabila, a pris des mesures sécuritaires qui ont abouti à l’interdiction formelle de manifester ou de tenir un quelconque rassemblement politique. Les observateurs restent toutefois sceptiques sur l’efficacité de ces mesures.
D’après eux, la tentative de dialogue national qui a été lancée n’a pas eu les effets escomptés. Les opposants ne veulent désormais aucune sortie de crise autre que le départ de Joseph Kabila au terme de son mandat en décembre prochain. Du côté du pouvoir, le camp présidentiel semble se crisper sur ses positions, privilégiant la répression de la contestation pour contenir la rue.