Au Gabon, l’attente du verdict de la Cour constitutionnelle ce vendredi sur la contestation de la victoire du président Ali Bongo Ondimba par son principal opposant Jean Ping, fait craindre des violences, ce qui s’est traduit par un déploiement des forces de l’ordre qui quadrillent les grands carrefours de la capitale.
La veille, au terme de sa première audience publique retransmise en direct sur les médias publics gabonais, la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, a annoncé que le contentieux post-électoral est mis en délibéré pour l’audience ce vendredi.
« Restez à l’écoute. Le greffier de la Cour vous communiquera la date et l’heure exacte de l’audience », a précisé Mme Mborantsuo à l’adresse des avocats de Jean Ping et d’Ali Bongo Ondimba.
Ces avocats ont fait face aux neuf juges électoraux membres de cette juridiction, qui ont procédé à un nouveau décompte de 2800 procès-verbaux, à la demande du principal opposant.
L’audience de jeudi a également permis au juge rapporteur de la Cour de communiquer publiquement le rapport établi après l’instruction du recours introduit par Jean Ping et les réponses fournies par les avocats d’Ali Bongo Ondimba.
Jean Ping demandait le recomptage des voix du Haut Ogooué, fief d’Ali Bongo où le taux de participation a été « étrangement » proche de 100%, au motif que les résultats du Haut Ogooué publiés par le ministre de l’Intérieur, sont différents de ceux publiés à Franceville par le gouverneur du Haut Ogooué. Jean Ping réclame que le recomptage des voix ne porte que sur le Haut Ogooué, puisque c’est l’objet de son recours.
Dans ses réponses, le président Ali Bongo soutient que la Cour devait examiner les résultats de plusieurs autres localités, notamment l’Estuaire où plusieurs PV sont raturés et parfois illisibles.
Ali Bongo demande aussi une vérification des résultats d’Omboué, ville natale de Jean Ping où celui-ci a quasiment obtenu 100% de suffrages. Idem pour plusieurs localités de la province du Woleu Ntem au nord du Gabon. Les deux camps s’accusent donc de falsification des procès-verbaux.