C’est confirmé, Abdelhamid Abaaoud, l’un des cerveaux des attentats meurtriers de novembre 2015 à Paris, a bien été repéré grâce aux renseignements décisifs fournis à la France par les services chargés de la lutte antiterroriste au Maroc, ce qui renforce la pertinence de la stratégie d’anticipation adoptée par le royaume face aux cellules djihadistes dormantes.
Cette information a été rapportée par l’hebdomadaire français Le Journal Du Dimanche (JDD), en citant Abdelhalk Khiame, le patron du BCIJ (Bureau central d’investigation judiciaire) au Maroc. C’est sur la base de ces informations obtenues au Maroc que Abdelhamid Abaaoud a été encerclé avec ses complices et abattu par les forces de l’ordre françaises le 18 novembre à Saint-Denis, au nord de Paris.
Dans son entretien avec le JDD, le responsable marocain a également assuré que la coopération avec la France dans la lutte antiterroriste n’avait jamais été interrompue.
La stratégie du Maroc dans la lutte contre le terrorisme a suivi un long processus depuis les attentats terroristes de Casablanca du 16 mai 2003, explique Abdelhalk Khiame dans cet entretien. Les djihadistes sont arrêtés avant qu’ils ne passent à l’acte. « Ceux qui reviennent d’un foyer de tension sont systématiquement arrêtés, interrogés et encourent des peines de cinq à dix ans de prison », détaille le patron du BCIJ, en prenant le soin de préciser que ce service n’intervient « que sous la supervision du parquet ».
Sur le moyen et long termes, les autorités marocaines ont développé une stratégie de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme qui ne se limite pas uniquement aux aspects sécuritaires, mais va au-delà en embrassant les aspects religieux et le travail de déradicalisation.
C’est aussi l’engagement résolu du Maroc dans la lutte contre le terrorisme au niveau international qui en fait une cible des terroristes. « Mais nous nous sommes toujours adaptés au changement des stratégies des organisations » djihadistes, a expliqué le responsable marocain. Les dizaines de cellules démantelées au cours des dernières années au Maroc en sont l’illustration.