De par sa position stratégique située au carrefour du Sahel, de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest, le Niger est désormais considéré par les puissances occidentales comme un maillon indispensable dans la chaîne de la lutte contre l’extrémisme violent, d’où la multiplication des projets à caractère sécuritaire dans le pays.
Que ce soit les Etats Unis avec la construction d’une base aérienne à Agadez, l’Allemagne avec l’envoi de troupes au sol pour former les militaires locaux, ou encore la France avec son opération Barkhane qui couvre une bonne partie de la bande sahélo-saharienne, les partenariats impliquant directement le gouvernement nigérien dans la lutte antiterroriste se sont considérablement accrus.
Le Forum de Dakar sur le Paix et la Sécurité en Afrique qui s’est clôturé il y a deux jours avait aussi attiré l’attention sur l’importance particulière du Niger dans ce contexte. Le pays fait en effet office de pivot central du terrorisme dans le Sahel. Les nombreux groupes armés présents dans la région disposent de branches locales.
Aussi bien pour l’approvisionnement en armes à partir des pays environnants tels que la Libye ou la Centrafrique, ou encore pour les djihadistes de mener des attaques et disparaître dans la nature, le Niger est devenu en l’espace de quelques années un axe stratégique pour les bandes armées.
Cette situation est due à deux principaux facteurs. Le premier est relatif à la superficie du Niger. Avec ses quelque 1,3 million de kilomètres carrés pour une grande partie désertiques, le pays dispose de larges zones échappant totalement au contrôle des autorités, ce qui laisse la porte grande ouverte à tous les mouvements armés pour s’y réfugier.
Le second point et non des moindres est la capacité des forces nigériennes à faire face au fléau terroriste. Avec un budget annuel d’à peine 200 millions de dollars, les forces armées nigériennes se trouvent quasi-démunies face aux groupes terroristes. Une situation qui force le gouvernement nigérien à nouer des partenariats avec les puissances étrangères pour renforcer ses capacités défensives.