L’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International a publié dimanche un communiqué dans lequel elle appelle l’Algérie à stopper les violences et autres abus graves commis depuis début décembre par les autorités à l’encontre des migrants subsahariens.
Amnesty International a en outre demandé au gouvernement algérien d’ouvrir une enquête sur les « expulsions arbitraires » de migrants clandestins depuis le début du mois de décembre, et d’adopter dans les plus brefs délais une loi sur l’asile.
En l’espace de quelques semaines, plusieurs centaines de migrants sans papiers, venant essentiellement des pays du Sahel, ont été refoulés par Alger. Choquée par la gravité de ces abus qui accompagné ces expulsions, les organismes internationaux de défense des droits de l’Homme ainsi que la société civile, se sont rapidement saisis de l’affaire.
Des rapports ont été établis sur la base notamment des récits des migrants subsahariens expulsés. Les témoignages ont fait état d’une volonté délibérée des forces de sécurité algériennes de « casser du subsaharien ». D’après plusieurs migrants, les forces algériennes les ont « battus », certains « ont même été tués ».
Les exactions d’Alger contre les migrants subsahariens ne se limitent toutefois pas aux seules expulsions. Le célèbre avocat algérien Farouk Ksentini, qui dirige un organe étatique de défense des droits de l’Homme a fait une sortie médiatique extrêmement virulente à l’encontre de la communauté des subsahariens présents en Algérie.
« Nous (NDLR: les algériens) sommes exposés au risque de la propagation du Sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles à cause de la présence de ces migrants », a-t-il publiquement déclaré portant une grave stigmatisation des subsahariens.
Face à la gravité de ces propos et aux expulsions massives que mène l’Algérie dans des conditions dégradantes pour les migrants, Amnesty International a donc décidé de réagir fermement tout en alertant la communauté internationale sur les atrocités commises contre les migrants subsahariens.