Le président congolais Joseph Kabila dont le mandat est arrivé à son terme, a annoncé mardi la formation d’un nouveau gouvernement, une décision visant à calmer une partie de la population qui demande son départ.
Une médiation de l’Eglise catholique visant à sortir la RDC de la crise politique avait été lancée il y a quelques semaines. Toutefois, le dirigeant congolais n’a pas attendu les résultats de cette mission politico-religieuse pour annoncer la formation de son nouveau gouvernement.
Face à ce passage en force, le chef de l’opposition Etienne Tshisekedi a appelé la population à mener des actions de « résistance pacifique ». Cela n’a pas empêché plusieurs villes du pays de connaître des incidents plus au moins graves.
A Lubumbashi, deuxième ville du pays, le centre-ville a été le théâtre de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Plusieurs quartiers de la capitale ont également été marqués par des scènes de violences sporadiques.
Afin d’endiguer la vague de violences, la police ainsi que la garde républicaine ont fait usage d’armes à feu. Les observateurs internationaux présents sur place ont fait état d’au moins un mort mardi lors de ces émeutes.
Les observateurs craignent que la crise politique dans laquelle est engluée la RDC depuis plusieurs mois ne se transforme en crise sécuritaire de grande ampleur. Les émeutes de mardi pourraient en effet engendrer une révolte de la rue qui, à terme, déstabiliserait le pays tout entier.
De leur côté, les forces de sécurité mènent depuis plusieurs jours des ratissages dans les quartiers des grandes villes. Ils procèdent notamment à l’arrestation des fauteurs de troubles et n’hésitent pas à ouvrir le feu sur les groupes de jeunes ne voulant pas obtempérer. En attendant, les pays de la région et la communauté internationale retiennent leur souffle.