Dans un communiqué officiel publié ce week-end en Tunisie, le Syndicat National des Forces de Sécurité Intérieure dit craindre que le retour de plusieurs centaines de djihadistes d’origines tunisiennes dans le pays n’envenime davantage la situation en Tunisie dans les mois à venir.
D’après ce communiqué, les forces de sécurité tunisiennes appréhendent le retour massif de combattants djihadistes, notamment en provenance des foyers du Moyen-Orient, où l’organisation terroriste autoproclamée Etat Islamique (EI) sévit encore.
Les forces de l’ordre tunisiennes ont en effet eu vent de plusieurs cas ayant déjà infiltré le territoire tunisien. Estimés à près de 800, ces « loup solitaires » représentent une sérieuse menace pour la stabilité sécuritaire de la Tunisie, estime le Syndicat, attirant l’attention sur le risque de « somalisation » de la Tunisie.
Les djihadistes ayant notamment combattus sur les fronts d’Irak, de Syrie, de Libye en encore de Turquie, sont soupçonnés d’être capables de reproduire le même schéma que celui au Moyen Orient. Ils peuvent profiter du manque de moyens des autorités tunisiennes pour mener une guerre de religion. Ils pourront bénéficier de nombreux avantages.
En premier lieu le manque d’expérience des autorités tunisiennes au niveau des renseignements et des infiltrations des groupes extrémistes. En second lieu, la proximité avec la Libye et les frontières poreuses qui séparent les deux voisins maghrébins. Enfin, le niveau de formation élevé dont ont bénéficié ces djihadistes concernant la confection d’armes artisanales et d’explosifs.
Se basant sur ces nombreux points, le syndicat des forces de sécurité tunisiennes a appelé dimanche le gouvernement à prendre des « mesures exceptionnelles » afin de circonscrire le mal avant qu’il ne soit trop tard.
D’après le communiqué publié ce week-end, il s’agit entre autres d’appliquer des lois visant à déchoir de leur nationalité les djihadistes ayant été jugés pour terrorisme.