Conformément à l’accord de paix conclu en 2015 pour mettre fin au conflit dans le nord du Mali, des contingents mixtes regroupés en patrouilles devaient prendre place, début 2017, afin d’entamer le processus de désarmement des mouvements rebelles, toutefois ces groupes ne se sont pas encore constitués du fait du blocage du contingent de la CMA à la périphérie de Gao.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui regroupe la majeure partie des groupes rebelles armés du nord Mali, est depuis plusieurs jours bloquée dans la ville du Nord du pays. Ses contingents, censés prendre part aux patrouilles mixtes, sont en effet restés dans la périphérie de la ville, alors que les autres groupes armés s’apprêtent à se déployer sur le terrain.
Cette situation a provoqué un blocage au niveau des patrouilles mixtes, qui doivent en principe regrouper l’ensemble des mouvements armés du nord Mali, et dont l’efficacité réside justement dans la mixité des groupes qui les composent. Plusieurs autres mouvements armés participant à ces patrouilles ont ainsi refusé de débuter les manœuvres militaires tant que les rebelles de la CMA ne le rejoignaient pas.
En outre, les autres mouvements, beaucoup moins puissants que la CMA, ne veulent pas intégrer les patrouilles mixtes sous les étiquettes de la CMA ou du Gatia (Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés), un mouvement pro-gouvernemental opposé à l’autonomie du nord du Mali. Ils veulent avoir leur propre étendard au sein de ces patrouilles mixtes, malgré leur petite taille.
Si pour l’heure aucune raison officielle n’a été avancée pour expliquer ce blocage, les observateurs estiment que la CMA cherche, par le biais de cette obstruction, à démontrer sa position stratégique dans le processus de paix et, par conséquent, sa capacité à induire un fléchissement de la position du gouvernement malien et du Gatia.