Depuis lundi, de violentes manifestations populaires ont éclaté dans diverses villes et localités du Nord du pays en protestation contre les mesures d’austérité, des troubles qui ont obligé les forces de l’ordre à user de la force, ce qui s’est traduit par des dizaines de blessés de part et d’autre.
Que ce soit à Bejaïa ou dans d’autres localités de la région de Kabylie, les violences qui ont éclaté depuis le début de la semaine ont fait des dégâts matériels considérables. Plusieurs édifices publics ont été saccagés, des commerces pillés et le mobilier urbain détruit.
Ces violences font suite à des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants descendus dans les rues de plusieurs villes crier leur ras le bol face aux décisions gouvernementales impopulaires. Confronté à la chute des prix du pétrole, l’exécutif algérien tente de réduire ses dépenses et d’accroître ses recettes, notamment par le biais d’un accroissement des rentrées fiscales.
Il a ainsi adopté une série de mesures dans la nouvelle loi de finances 2017. Parmi les mesures les plus impopulaires, une hausse conséquente des taxes. C’est d’ailleurs à la suite de ces augmentations fiscales que les commerçants de la ville de Bejaïa ont lancé un appel à la grève lundi.
Étranglée par la baisse dramatique du prix du brut, sa principale ressource financière, l’Algérie tente tant bien que mal de résister à la crise économique et financière. Le gouvernement a, tout au long de ces deux dernières années, adopté des mesures douloureuses pour une large partie de la population.
Il a ainsi gelé le recrutement au sein de la fonction public, laissant au chômage des centaines de milliers de jeunes, parmi lesquels toujours plus de diplômés. L’éclatement des violences de cette semaine s’inscrit ainsi dans le sillage de ces développements. Les jeunes algériens, particulièrement actifs sur les réseaux sociaux, commencent à organiser leur opposition au gouvernement.