Alors que le Burkina Faso faisait jusque là figure d’exception au Sahel au niveau de l’implantation de groupes extrémistes religieux, la situation risque de changer dans les mois à venir, notamment dans les territoires du nord du pays qui sont à la merci de mouvements religieux d’influence.
Le Burkina Faso subit depuis plusieurs années des incursions de mouvements rebelles armés qui prônent des comportements religieux extrémistes. Toutefois, les populations locales avaient toujours gardé une certaine distance avec ces mouvements radicaux.
Cette situation est désormais en train de changer. En effet certains groupes religieux, parfois armés, n’hésitent plus à imposer leur point de vue aux populations de certaines régions reculées du pays.
La veille du nouvel an par exemple, deux commandos dirigés par un prédicateur radical ont mené des opérations de représailles dans les territoires du nord du pays contre les individus qui avaient déserté l’organisation extrémiste. Ces assauts ont fait au moins un mort et plusieurs blessés.
D’après les premier éléments de l’enquête, la victime était un imam qui faisait partie du groupe religieux de Malam Ibrahim Dicko, le prédicateur à l’origine de l’attaque contre le camp militaire Burkinabè à Nassoumbou, en décembre dernier. L’imam tué aurait tenté de convaincre certains jeunes d’abandonner le groupe de ce prédicateur radical.
Une démarche qui a fortement déplu à Malam Ibrahim Dicko, dont la réaction ne s’est pas faite attendre. Cet incident, révèle la forte influence des mouvements religieux qui sont devenus actifs au Burkina Faso, et plus particulièrement dans les provinces nord du pays.
Pour essayer de circonscrire la montée en puissance de ces groupes radicaux, le président Roch Marc Kaboré a annoncé la nomination, la semaine passée, d’un nouveau chef d’Etat Major des Armées. Ce sera désormais le Colonel major Oumarou Sadou qui dirigera l’armée burkinabè. Une nomination qui laisse entrevoir l’espoir d’une prise en main plus vigoureuse dans les provinces du nord du pays.