Le président tchadien Idriss Déby a annoncé en fin de semaine dernière, lors de ses vœux du nouvel an, la création d’une cour spécialement destinée à lutter contre la corruption, une annonce qui vise notamment à atténuer les effets de la conjoncture économique difficile que traverse actuellement le pays.
« La corruption et le détournement ont gravement consommé les ressources nécessaires au développement du pays ». C’est par ces mots que le président tchadien Idriss Déby a expliqué sa décision de créer cette cour anti-corruption qui verra le jour au premier trimestre 2017.
Bien que les détails entourant la création de cette cour de justice spécialement dédiée aux crimes économiques n’aient pas encore été communiqués par la présidence, l’opinion publique tchadienne a de manière générale plutôt bien accueilli cette annonce.
Les observateurs ont néanmoins émis quelques réticences vis à vis de cette nouvelle cour qui verra bientôt le jour. D’après eux, ce n’est pas tant la création d’une nouvelle institution anti-corruption qui va changer la donne au Tchad. En effet, plusieurs autres organismes, à l’exemple de la Cour des comptes ou encore de l’Inspection générale d’Etat, existent déjà.
Si la corruption et les détournements de fonds existent toujours dans les pays, c’est plutôt à causes des individus véreux. Par conséquent, les observateurs estiment qu’une telle annonce n’a pour but principal que de calmer l’opinion publique tchadienne. Le Tchad fait face depuis maintenant plus deux années à une baisse drastique de ses recettes.
Afin de ne pas creuser davantage les déficits publics, le gouvernement a initié une série de mesures impopulaires, dont une réduction de la masse salariale au niveau national. Malgré les grèves à répétition qui secouent le secteur public et la pression toujours plus grande d’une population en colère, le gouvernement tchadien a réussi à imposer ses décisions.