Une dizaine de personnes ont été tuées par des hommes lourdement armés en fin de semaine dernière dans la ville de Nertiti, située dans l’ouest du Soudan, un incident qui vient rappeler le tragique destin de cette région oubliée du Soudan où les violences sont toujours d’actualité.
Selon plusieurs témoins présents sur le lieu de l’attaque, des hommes armés ont fait irruption dans la ville de Nertiti à bord de 4×4 équipés de mitrailleuses. Les assaillants auraient tirés sur tous les passants qu’ils croisaient sur leur chemin.
Si le motif de l’attaque reste encore flou, les témoins affirment que les tenues militaires que portaient les assaillants ressemblaient fortement à celles de l’armée gouvernementale soudanaise.
Ils ont d’ailleurs rapidement fait le lien avec l’armée régulière soudanaise qui mène de temps à autre des opérations de ce genre afin de contraindre les populations locales à ne pas tomber sous le joug de la rébellion.
La région du Darfour reste toujours marquée par des combats ponctuels entre les troupes gouvernementales et les rebelles indépendantistes. Depuis l’éclatement des violences en 2003, le conflit du Darfour aurait fait plus de 300.000 morts et près de 2,6 millions de déplacés, selon les estimations onusiennes.
Malgré la présence d’un fort contingent de casques bleus sur place, la région reste encore fortement impactée par des violences, dont les premières victimes sont les populations locales.
Les autres conflits qui ravagent le continent africain ont depuis quelque temps volé la vedette à la guerre du Darfour. Les médias étrangers se focalisent désormais plus sur les attaques de Boko Haram dans la région du lac Tchad ainsi que sur les violences en Afrique Equatoriale.
Cette sous-médiatisation du conflit au Darfour permet ainsi aux belligérants de continuer leurs atrocités sans trop se soucier de la pression de la communauté internationale.