Deux importantes figures du gouvernement d’union nationale (GNA) ont déposé leur démission mardi, plaçant ainsi le Premier ministre Fayez El Saraj dans une situation des plus embarrassantes.
Aref El Khoja, le ministre de l’Intérieur du GNA ainsi que Moussa El Kouni, l’un des trois vice-Premiers ministres du gouvernement de Fayez El Saraj, ont déposé officiellement leur demande de démission mardi. Cette défection, bien que marginale, a néanmoins toute son importance dans le cadre du chaos politique et de l’insécurité qui sévissent actuellement en Libye.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi à Tripoli, Moussa El Kouni a dit les choses crûment : « je démissionne par ce que j’ai échoué ! ». Un aveu de faiblesse qui illustre de manière plus générale l’impuissance du gouvernement d’union nationale à résoudre le conflit libyen.
En effet, malgré les médiations internationales qui se sont succédé et en dépit de l’accord conclu fin 2015 à Skhirat, au Maroc sous l’égide de l’ONU, la Libye est toujours divisée entre gouvernements rivaux et milices armées.
Le GNA, unique gouvernement reconnu par la communauté internationale, est confronté à une myriade de groupes armés. L’armée du général Khalifa Haftar, qui mène sa propre guerre et dont la ligne directrice est différente de celle du GNA, constitue actuellement le plus important groupe armé en Libye.
Dans une moindre mesure, le conflit libyen est également marqué par la présence de groupuscules islamistes armés disséminés un peu partout sur le territoire. Enfin, les djihadistes de l’Etat Islamique (EI) restent encore implantés dans le pays, malgré leur défaite à Syrte.
Pour redresser la situation, le GNA avait redoublé les tentatives visant à restaurer la sécurité, mais a échoué jusqu’à présent à rassembler les différentes sensibilités politiques et tribales libyennes. L’émissaire de l’ONU en Libye, Martin Kobler, a ainsi appelé mercredi les factions rivales à éviter l’escalade après la recrudescence des tensions dans le sud du pays.