Suite à la réunion tenue en début de semaine dans la ville de Annaba, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a annoncé que son pays devait poursuivre les efforts afin de restreindre la fonte massive des réserves en devises.
Acculée par la baisse de ses revenus pétroliers, l’Algérie avait lancé en 2014 un vaste plan destinée à limiter les importations. Toutefois, cette décision n’a pas eu les effets escomptés sachant que les importations n’ont quasiment pas baissé par rapport à la période précédant la crise pétrolière de 2014. Les réserves de change qui s’établissaient à près de 198 milliards de dollars en 2013, ont atteint quelque 112 milliards, a annoncé lundi le chef de gouvernement algérien.
Abdelamlek Sellal a en outre précisé que cette tendance baissière continuera encore, les prévisions les plus optimistes faisant état d’un niveau de 96 milliards d’ici à juillet prochain. Pour les observateurs, cette annonce qui a été émise en ouverture de la réunion de Annaba, vise à alerter l’opinion publique: « en anticipant une importante réduction des réserves de change, il (Abdelmalek Sellal) cherche à désacraliser la barre des 100 milliards de dollars de réserves ».
Cette ligne rouge illustre en effet un niveau particulièrement inquiétant des réserves en devises de l’Algérie. Elle signifie en outre qu’en l’espace de deux ans, les niveaux de ces réserves à baissé de moitié. Une situation qui ne présage rien de bon pour la suite, la baisse des prix de pétrole risquant de perdurer encore.
Avec le Venezuela et le Zimbabwe, l’Algérie figure dans le top trois mondial des pays dépendants le plus de leurs importations. Le pays consomme en effet à plus de 90% de produits étrangers. Cette situation a engendré au fil des décennies, une importante dépendance vis-à-vis des produits importés.
Cette mauvaise passe que traverse l’économie algérienne a provoqué un sursaut au niveau politique. Les dirigeants algériens se sont hâtés de prendre des mesures pour limiter l’effritement des réserves en devises du pays. Mais en dépit de ces mesures, la production nationale n’arrive pas à décoller.