Le tchadien Moussa Faki Mahamat a pris mardi ses fonctions en tant que président de la Commission de l’Union Africaine, un poste sensible au sein de l’institution panafricaine sachant que sa prédécesseure, la sud africaine Nkosazana Dlamini-Zuma a quitté ses fonctions avec un bilan fortement critiqué.
Ancien ministre des Affaires Etrangères du Tchad, Moussa Faki Mahamat a pris ses fonctions au siège de l’UA à Addis- Abeba. Les pays membres avaient en effet décidé de le nommer à ce poste après avoir devancé quatre autres candidats en lice pour ce poste clé, lors du 28eme sommet de l’UA qui s’est tenu en janvier dernier dans la capitale éthiopienne.
Le nouvel homme fort de l’UA devra s’atteler rapidement à mener des réformes en interne afin de redresser le management de l’organisation panafricaine. Durant le mandat de Mme Dlamini Zuma, l’UA avait nettement perdu de sa superbe. Les conflits et les différends interafricains avaient connus un pic, ce qui a joué contre la consolidation des relations multilatérales de l’UA.
La nomination de M. Faki Mahamat promet néanmoins d’être différente, puisqu’il bénéficie d’une certaine considération au sein de la classe politique africaine. Il devra toutefois faire preuve de tact pour traiter les dossiers sensibles au niveau africain. Plusieurs sujets brûlants impactent négativement la crédibilité de l’UA.
Il s’agit notamment des aides octroyées par la communauté internationale pour le fonctionnement de l’organisation panafricaine. Le budget de l’UA dépend en effet à plus de 70% des aides internationales.
Une situation à laquelle il faudra trouver une solution d’urgence afin que l’institution africaine retrouve un semblant d’indépendance. D’autres dossiers chauds sont également à l’ordre du jour. C’est le cas de la situation de famine qui a été déclarée dans certains pays d’Afrique, du faible taux de croissance économique des mastodontes continentaux et aussi du retrait massif des Etats africains de la Cour Pénale Internationale.