Le Porte-Parole du Gouvernement camerounais Issa Tchiroma a démenti les « rumeurs » selon lesquelles le Cameroun aurait forcé des réfugiés nigérians à retourner chez eux, une annonce qui vient contredire les accusations de l’ONU.
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR) avait en effet dénoncé dans un communiqué publié mardi les rapatriements forcés dont sont victimes les nigérians ayant fui leur pays pour se réfugier au Cameroun voisin.
Mais quelques heures après cette annonce, le gouvernement camerounais est monté au créneau. « Je démens formellement cette rumeur selon laquelle le Cameroun aurait forcé des réfugiés Nigérians à rentrer au Nigeria », a indiqué Issa Tchiroma lors d’une conférence de presser tenue mardi même à Genève.
Le Cameroun a récemment signé un accord relatif au rapatriement librement consenti des réfugiés nigérians vivant au Cameroun. Cet accord tripartite a été conclu par le Cameroun, le Nigeria et le HCR. Ainsi donc, Yaoundé a rappelé que le gouvernement camerounais respectait toujours ses engagements sur ce dossier sensible.
D’après les statistiques communiquées par le HCR mardi, plus de 2 600 personnes ont été expulsées « manu militari » depuis le début de l’année 2017. Des milliers d’autres réfugiés sont par ailleurs toujours installés dans le nord du Cameroun par crainte des attaques du groupe djihadiste Boko Haram.
L’enquête menée par le HCR sur le terrain a révélée que que l’armée camerounaise embarquait de force certains réfugiés sans leur laisser le temps de rassembler leurs affaires. Des conditions qui ne respectent pas le Droit international et encore moins l’accord signé quelques semaines auparavant entre le Nigeria et le Cameroun.
Selon les estimations du HCR, le Cameroun héberge quelque 85 000 réfugiés nigérians sur son sol. Un chiffre qui pourrait connaître une augmentation dans les semaines à venir si de nouvelles vagues de réfugiés venaient à pénétrer sur le territoire camerounais.