Conséquence du rejet du projet de révision constitutionnelle par le Sénat, le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé mercredi qu’il était décidé à faire passer son texte par voie référendaire, une décision qui est fortement critiquée par l’opposition.
« L’article 38 permet de faire toutes les révisions constitutionnelles sans passer par les deux chambres », a expliqué le chef d’Etat mauritanien lors d’une conférence de presse tenue suite au vote négatif du Sénat.
Le projet de révision constitutionnelle en Mauritanie sera soumis à referendum « le plus rapidement possible », a ainsi annoncé le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Cette décision a soulevé des critiques de toute part, notamment de la part de l’opposition. Une quinzaine de partis d’opposition regroupé dans le Forum National pour l’Unité et la Démocratie (FNDU) ont ainsi dénoncé « un coup de force » politique.
Pour être validé, le projet de modification constitutionnelle devait être adopté par les deux chambres que compte le parlement mauritanien. il devait ensuite être soumis à un congrès parlementaire. Mais le texte n’a pas suivi ce cheminement, puisqu’il a été invalidé la semaine passée par 33 sénateurs sur les 56 que compte la chambre haute du parlement.
Ce vote des sénateurs aurait été motivé principalement par le fait que ce texte prévoit la suppression pure et simple du Sénat. D’autres modifications d’importance portaient également sur le fonctionnement du système politique mauritanien. Il s’agit notamment de la suppression de la Haute Cour de Justice, du Médiateur de la République ainsi que du Haut Conseil Islamique.
L’initiative référendaire du président mauritanien pour valider ce projet pourrait toutefois se retourner contre lui. De nombreux dirigeants africains, tels que l’ex-président burkinabé Blaise Comparé ou encore de l’ivoirien Laurent Gbagbo avaient été déchus justement pour leur acharnement à modifier de force la constitution de leurs pays.