La réapparition surprise sur une vidéo postée sur Twitter, du président Abelmadjid Tebboune, très affaibli, après deux mois de maladie du Covid-19, confirme l’incapacité physique du chef de l’Etat, autant que l’impasse dans laquelle se trouve le régime algérien, confronté à un remake de l’embarrassant épisode de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika.
Abelmadjid Tebboune a préféré s’exprimer directement sur Twitter, depuis l’hôpital où il est soigné en Allemagne, plutôt que sur les médias officiels, court-circuitant au passage le général Said Chengriha, sans qui rien ne se décide en Algérie.
Depuis la maladie du président, la junte militaire gérait au jour le jour une périlleuse vacance du pouvoir qui rappelait l’incapacité de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, lamentablement chassé par le Hirak et plongeant le régime dans une crise existentielle.
À plusieurs reprises, les médias étatiques ont annoncé un « retour prochain » du président Tebboune, afin de calmer les rumeurs qui enflaient dans la rue algérienne, alors que le président malade vient à peine de terminer sa première année au pouvoir, après son élection au forceps le 12 décembre 2019.
De récentes révélations assurent que l’équipe accompagnant Tebboune dans son hôpital allemand, s’est arrangée pour mettre en ligne la vidéo sur Twitter à l’insu du chef d’état-major de l’armée et des services de renseignement algériens, confirmant l’existence de grandes tensions au sommet de l’État.
Parmi les indices de cette crise, l’insistance du président à éviter toute référence à l’Armée Nationale Populaire, contrairement à une tradition bien établie. La raison est que Tebboune a eu vent d’une réunion organisée discrètement, le 10 décembre, par Saïd Chengriha avec les principaux généraux.
D’après les mêmes sources, l’ordre du jour du conclave militaire était axé sur la vacance du pouvoir et les possibilités de succession ou de remplacement du président. Ce à quoi, ce dernier a répondu en promettant d’être de retour en Algérie « dans les plus brefs délais », même si l’incapacité du chef d’Etat est bien visible.