Une conférence ministérielle sous-régionale sur l’harmonisation des législations de plusieurs Etats d’Afrique de l’ouest et du Sahel en matière de lutte contre la drogue, s’est tenue ces lundi et mardi au Sénégal. La conférence tire son importance du contexte d’insécurité dans la région, où le trafic de drogue sert souvent à alimenter les activités des rébellions et des groupes terroristes de tous bords.
Il est très vite apparu aux participants que la formation spécialisée des juges, des procureurs et des forces de l’ordre est l’un des moyens indispensables à déployer pour mieux lutter contre ce fléau. Dans le cas du Sénégal, le constat est flagrant. Les magistrats sénégalais sont souvent mal formés lorsqu’il s’agit de traiter de criminalité transnationale organisée, ce qui est toujours le cas du trafic de drogue dans la région. La tendance des magistrats à traiter ce genre de cas sur la base des règles du droit commun, avec des contraintes telles que les délais d’enquête trop courts, fait que les juges ne vont pas assez en profondeur dans les dossiers. Ils se limitent habituellement aux conclusions des enquêtes de la police judiciaire. Il est alors apparu évident qu’une lutte plus efficace contre le trafic de drogue transfrontalier passe par une coordination entre la justice des pays voisins concernés. La conférence a ainsi préconisé que la législation sénégalaise soit mise en conformité avec celles des autres pays de la sous-région.
La Conférence de cette semaine a été une manière pour le Sénégal de faire un bilan, deux ans après une première conférence du même genre à Dakar, sur la mise en œuvre des moyens de lutte contre le trafic de drogue. Le ministère de l’Intérieur, par le biais du CILD (Comité Interministériel de Lutte contre la Drogue) propose un programme qui comprend un renforcement de la surveillance des frontières terrestres, maritimes et aéroportuaires conjointement avec le Cap-Vert, la Gambie, la République de Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie et le Niger.