Dans une scène inattendue, les putschistes gabonais ont propulsé le général Brice Oligui Nguema, chef de la Garde républicaine, au poste de « président de transition » en évinçant le président sortant Ali Bongo Ondimba. Ce coup d’état intervient après des élections fortement contestées.
Le nouvel homme fort du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a été propulsé à la tête du pays, acclamé par une cohorte de militaires. La mesure de couvre-feu, en vigueur depuis samedi, demeure en place de 18h00 à 06h00, invoquant la nécessité de maintenir le calme et la stabilité. Les frontières nationales demeurent, quant à elles, fermées.
En dépit du tumulte, la vie semble reprendre son cours dans la capitale, mais la présence militaire est palpable, notamment autour de la résidence d’Ali Bongo, où des blindés ont été positionnés.
Ali Bongo a été placé en « résidence surveillée » en compagnie de sa famille et de son équipe médicale, d’après les putschistes.
L’un de ses fils, Noureddin Bongo Valentin, ainsi que six jeunes hauts responsables de la présidence, dont le directeur de cabinet d’Ali Bongo et les premiers dirigeants du puissant Parti démocratique gabonais (PDG), ont été arrêtés pour « haute trahison ».
La condamnation du putsch par l’ONU et l’Union africaine n’a pas éclipsé la réaction des acteurs internationaux. La Chine a émis un appel à la sécurité d’Ali Bongo, la Russie a exprimé sa « profonde préoccupation » et Washington a pressé l’armée gabonaise de « préserver le régime civil ».
Ali Bongo visait un troisième mandat, réduit de 7 à 5 ans, lors des élections de samedi, qui comprenaient simultanément les scrutins présidentiel, législatifs et municipaux. Un chapitre nouveau s’ouvre pour le Gabon, secoué par cette transition de pouvoir, sous les projecteurs de l’histoire.