M. Ahmed Moallim Fiqi, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Somalie, s’est entretenu avec M. Steen Sonne Andersen, ambassadeur du Danemark en Somalie, au ministère des Affaires étrangères. Leur discussion a porté sur les récentes déclarations liées aux élections du Somaliland et les préoccupations qu’elles ont suscitées au niveau public et diplomatique.
L’ambassadeur Andersen a réaffirmé le respect indéfectible du Danemark pour l’intégrité territoriale et l’unité de la Somalie, soulignant que le Somaliland reste une région indissociable du pays. De son côté, les deux nations ont réitéré leur engagement à collaborer sur des priorités communes telles que la construction de l’État, la lutte contre le changement climatique, ainsi que la promotion de la paix et de la sécurité. Cette rencontre a mis en lumière la relation étroite et le partenariat solide entre la Somalie et le Danemark, renforçant ainsi leurs efforts conjoints pour atteindre des objectifs partagés.
Parallèlement, des résultats électoraux ont été annoncés mardi, désignant Abdirahman Mohamed Abdullahi, surnommé « Irro », comme le sixième président du Somaliland. Ce dernier reprend ainsi le flambeau de ses prédécesseurs avec l’ambition de faire sortir le pays de son isolement politique et économique, et de lui permettre de se positionner comme un État reconnu.
Le président sortant, Muse Bihi, a récemment signé en janvier un protocole d’accord avec l’Éthiopie, visant à louer 20 kilomètres de côtes en échange d’une reconnaissance formelle du Somaliland. Bien que cet accord n’ait pas été rendu public, il a suscité une crise diplomatique entre la Somalie, qui considère cela comme une violation de sa souveraineté, et l’Éthiopie. La communauté internationale, inquiète de l’escalade verbale et militaire entre les deux voisins, a appelé à la retenue et a pris ses distances par rapport à cet accord, qui n’a pas encore été mis en œuvre.
Le candidat « Irro » a exprimé des doutes à propos de l’accord en question, soulignant qu’il n’avait pas eu accès au protocole. Selon lui, bien que ce document puisse offrir des avantages au Somaliland, l’opposition, une fois au pouvoir, prendra le temps de l’examiner de manière plus prudente. Omar Mahmood, chercheur à l’International Crisis Group, estime que la nouvelle administration adopterait probablement une approche plus mesurée et prudente concernant la reconnaissance internationale du Somaliland.
L’arrivée d’Irro à la présidence pourrait également marquer un changement de style, notamment en raison de son expérience diplomatique en tant qu’ancien ambassadeur en Union soviétique dans les années 1980. Selon l’analyste politique Guleid Ahmed Jama, en tant qu’ancien diplomate, Irro adopterait une approche moins agressive pour aborder la question de la reconnaissance internationale du Somaliland, privilégiant les voies diplomatiques traditionnelles.
Le Somaliland, qui entretient des relations étroites avec Taïwan, représente également une alternative stratégique à son voisin Djibouti, où la Chine a établi sa première base militaire à l’étranger en 2017. Par ailleurs, les États-Unis trouvent en Somaliland un allié important, tout comme les Émirats arabes unis, qui gèrent, via DP World, le port de Berbera.