L’Algérie a déployé des mesures spéciales de sécurité durant le mois sacré du Ramadan par crainte d’attentats. Le contexte est jugé particulièrement sensible avec les bouleversements provoqués par le Printemps arabe et surtout les évènements en Egypte.
Les autorités algériennes ont décidé « un bouclage du tracé frontalier du pays ». Dans le même temps, le commandement de la Gendarmerie nationale et la DGSN (Direction Générale de la Sûreté Nationale) ont présenté un plan pour sécuriser les mosquées, les lieux publics, les plages et les lieux de divertissement pendant le mois sacré et l’été dans les quatorze provinces du littoral. Le niveau d’alerte a également été relevé et les opérations de surveillance et de patrouilles renforcées. 150 000 policiers, dont le tiers pour les seules provinces du littoral, ont été déployés pour assurer la sécurité des vacanciers. Ces mesures surviennent après plusieurs opérations de sécurité ces dix derniers jours qui ont fait au moins dix morts dans les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique à travers le pays. Elles ont également permis la saisie d’armes, de grenades et de quelques documents importants.
Le mois du Ramadan en 2011 avait été le plus meurtrier de ces dix dernières années. Et cette année, les craintes des autorités algériennes sont encore plus fortes au vu des derniers évènements. Pour beaucoup d’algériens, la déposition du président Morsien Egypte rappelle l’annulation par le régime algérien des premières élections législatives pluralistes et libres en décembre 1991 après la victoire des islamistes au premier tour. Cette décision avait coïncidé avec le début de la « décennie noire » des années 1990 pendant lesquelles les actes terroristes ont durement frappé le pays. A cela s’ajoute l’incertitude sur l’avenir du pays provoqué par l’hospitalisation à Paris du président algérien Abdelaziz Bouteflika depuis son accident vasculaire du 27 avril dernier.