Robert Piper, le coordinateur humanitaire régional des Nations unies pour le Sahel, a fait part en conférence de presse en fin de semaine dernière à Dakar d’une augmentation des besoins des organisations humanitaires à 1.7 milliard de dollars.
Les organisations humanitaires estiment à 11.3 millions le nombre d’habitants de cette région à être frappés par les pénuries alimentaires cette année et à 1.5 million le nombre d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë. Des fléaux aggravés par la pauvreté et les conflits. Jusqu’à présent, le Sahel ne s’est vu aider qu’à hauteur de 607 millions de dollars, soit 35% de ce dont les ONG estiment avoir besoin. De plus, les fonds qui sont débloqués sont inégalement répartis entre les différents secteurs. L’agriculture n’a été financée qu’à hauteur de 23%, une situation fâcheuse pour les ONG qui estiment qu’il est désormais trop tard pour fournir les semences nécessaires aux paysans pour qu’ils puissent semer avant la saison des pluies. Cette opération aurait été une belle occasion de réduire le nombre de paysans dépendant de l’aide.
Malgré les efforts des Organisations Non Gouvernementales et de l’UNICEF pour combattre la malnutrition, celle-ci se maintient à plus de 10% dans presque tous les pays de la région et dépasse même les 15% dans certaines zones du Tchad, de la Mauritanie et du Niger. En tête des raisons avancées par les ONG figure la sécheresse de l’année passée dont les conséquences se font encore durement ressentir : beaucoup de familles son encore vulnérables du fait qu’elles n’ont pas encore récupéré leu bétail et leurs réserves de semences. Vient ensuite le conflit au Mali qui a placé un demi-million de maliens déplacé en situation d’insécurité alimentaire.