Au moins dix personnes auraient été tuées lundi dans la ville de Béni située à l’extrême Nord Est du pays suite à une rixe opposant les forces de l’ordre congolaises à de présumés rebelles ougandais, des incidents qui continuent de perdurer dans cette région reculée du pays malgré d’importants moyens militaires mis en place pour pacifier la zone.
Deux jours après le cri d’alarme lancé par Human Rights Watch (HRW) concernant la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, les massacres dans cette zone reprennent de plus belle. Vendredi l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme a émis un communiqué dans laquelle elle critiquait ouvertement Kinshasa et la mission onusienne en RDC (Monusco). D’après HRW, les autorités locales ainsi que les casques bleus présents sur place n’arrivent aucunement à endiguer la violence dans la région de Béni et du Nord Kivu. L’ONG américaine a ainsi appelé les deux parties à redéfinir une nouvelle stratégie pour protéger les civils dans cette région.
Depuis octobre 2014, près de 700 personne ont péri dans une série de massacres ou d’attaques dans la région de Béni. La dernière tuerie d’envergure remonte d’ailleurs à la mi-août. Quelques 50 civils avaient à l’époque été tués par les miliciens de les Forces Démocratiques Alliées (ADF), organisation rebelle ougandaise installé dans l’Est de la RDC depuis 1995.
Cette dernière qui attaque régulièrement les villages environnants, fait office de bouc émissaire pour toutes les atrocités commises dans la région. Or depuis maintenant quelques mois, de plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer cette situation. D’après plusieurs chercheurs de New York, les ADF partagent la responsabilité des massacres dans la région du Nord Kivu avec d’autres groupes armés dans la région et même avec certains éléments des forces de l’ordre congolaises.