L’ONG internationale de défense de la liberté de la Presse, Reporters Sans Frontières (RSF), n’a pas ménagé le pouvoir algérien, l’accusant de main mise sur la presse du pays, une situation qui n’a fait qu’empirer depuis la reconduction à la tête du pays du président Abdelaziz Bouteflika il y a de cela deux années.
Ce n’est un secret pour personne, le clan présidentiel en Algérie dispose d’un réseau tentaculaire dans les médias du pays et sa position oblige les personnes morales et physiques à se plier à son joug. Afin de lever le voile sur ce triste constat, RSF a publié jeudi un rapport qui dresse un tableau noir des libertés de la presse en Algérie.
Intitulé « Algérie : La main invisible du pouvoir sur les médias », ce rapport liste une série de dysfonctionnements dans le pays et fait en outre le rapprochement avec de récentes affaires dans le milieu médiatique.
D’après l’ONG internationale, que ce soit au niveau politique, économique, voire même judiciaire, les pressions exercées par le pouvoir algérien sur la presse ne font que se durcir.
Les auteurs de ce rapport ce sont en outre penchés sur le dossier de Mohamed Tamalt, mort en prison. Condamné l’été dernier à deux ans de prison pour « atteinte à la personne du président », Mohamed Tamalt, journaliste reconnu s’était mis en grève de la faim pendant trois mois afin de dénoncer l’oppression du pouvoir algérien.
A la suite de son décès dans des conditions suspectes le 11 décembre dernier, sa famille ainsi que de nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme se sont insurgées contre le gouvernement.
Le pouvoir algérien refuse en effet de leur délivrer le dossier médical de la victime et les conditions exactes de sa mort. Cette triste affaire ne représente toutefois que la partie visible de l’iceberg, puisque des dizaines d’autres journalistes algériens croupissent encore en prison.