La Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé dans un communiqué jeudi que ses forces militaires avaient été mises « en alerte » au cas où le président gambien sortant Yahya Jammeh refuserait de quitter le pouvoir après la fin de son mandat le 19 janvier prochain.
Annoncée par le Président de la Commission de la CEDEAO, Marcel de Souza, cette déclaration intervient quelques jours seulement après une visite-éclair des chefs d’Etats de l’Afrique de l’Ouest en Gambie. Ces derniers avaient mené une médiation pour tenter de convaincre Yahya Jammeh de quitter le pouvoir pacifiquement à la fin de son mandat. Toutefois ce dernier rechigne à lâcher la présidence.
Il avait dans un premier temps accepté les résultats des urnes ayant donné vainqueur son adversaire politique Adama Barrow. Mais une semaine après avoir publiquement reconnu les résultats des élections présidentielles du 1er décembre, Yahya Jammeh s’est retourné contre le verdict des urnes en contestant la victoire de l’homme d’affaire gambien Adama Barrow.
Arrivé au pouvoir en 1994, Yahya Jammeh a durant près de 22 ans, tenu d’une main de fer la Gambie. A la suite de la victoire d’Adama Barrow et l’acceptation des résultats par Yahya Jammeh début décembre, la communauté internationale s’était réjouie de la future transition politique qui devait s’effectuer. Mais l’euphorie a rapidement laissé place à l’amertume.
En effet, depuis sa décision de ne pas quitter la présidence, Yahya Jammeh fait face à une violente opposition, tant sur le plan interne qu’externe. De nombreux pays à l’instar de ceux composant la CEDEAO ont ainsi annoncé vouloir rompre leurs relations avec la Gambie si Yahya Jammeh s’accrochait au pouvoir après la date butoir du 19 janvier prochain.