L’ONU prépare une montée en puissance de sa force de frappe en RDC, après l’attaque meurtrière de jeudi soir contre la Monusco, au cours de laquelle au moins 15 Casques bleus et cinq soldats congolais ont été tués, dans une opération attribuée au groupe armé ougandais musulman des ADF (Forces démocratiques alliées), présent dans l’Est du pays.
Cette volonté a été exprimée vendredi par le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix. L’ONU a « décidé d’intensifier » ses opérations contre l’AFD et d’autres groupes armés dans le nord et le sud du Kivu qui ont multiplié leurs attaques contre la Mission des Nations unies (Monusco) et contre les forces congolaises.
Première étape du renforcement du dispositif onusien, l’arrivée de renforts militaires sur place. « Le commandant de la force se trouve aussi sur place, coordonnant la réponse de la mission », a indiqué le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres dans un communiqué, se disant « indigné » par une opération qu’il a qualifié de « crime de guerre ».
Cette dernière attaque contre une base la Minusco tenue par un contingent tanzanien dans l’Est de la RDC, a été la pire menée contre les Casques bleus dans ce pays, plus de 50 soldats ayant également été blessés dont plusieurs se trouvent dans un état grave.
Du côté des assaillants, l’armée congolaise affirme que des dizaines d’ADF ont été tués dans cette attaque, qui a eu lieu prés de la ville de Béni, dans la province du Nord-Kivu, frontalière de l’Ouganda et du Rwanda.
Le Conseil de sécurité a, de son côté, condamné «dans les termes les plus forts» cette offensive, ajoutant que «les attaques délibérées visant des Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international».