Le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh Ahmed, se trouve depuis dimanche à Alger pour une visite de deux jours, au programme de laquelle des entretiens avec son homologue algérien, Abdelkader Messahel, sur diverses questions, notamment des consultations en prévision de la « table ronde » de Genève sur le Sahara, début décembre.
Un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères s’est limité à indiquer que la visite à Alger d’Ismail Ould Cheikh Ahmed serait l’occasion d’évoquer « les principales questions régionales, arabes et internationales d’intérêt commun en particulier la situation dans le Maghreb arabe et le Sahel ».
La formulation délibérément vague du communiqué cache mal l’embarras de l’Algérie de reconnaître officiellement qu’elle a été pratiquement obligée de participer au dialogue convoqué par Horst Köhler, l’Envoyé spécial onusien pour le Sahara, en décembre à Genève.
Même si elle a bloqué des quatre fers pour ne pas être considérée comme partie prenante dans l’affaire du Sahara occidental, l’Algérie a été amenée à accepter de siéger, pour la première fois, aux côtés du Maroc, du polisario et de la Mauritanie, les 5 et 6 décembre à Genève.
Le diplomate allemand Köhler a tenu à réunir les principaux protagonistes du conflit du Sahara, particulièrement l’Algérie même si elle affirme qu’elle n’est pas partie prenante, alors qu’elle abrite le mouvement séparatiste du polisario sur son territoire, et lui fournit le soutien politique, militaire et financier.
L’une des manifestations de ce soutien de l’Algérie au polisario au plan diplomatique est le fait que les chefs du mouvement séparatiste se déplacent à l’étranger avec des passeports algériens.
En fait, Horst Köhler se conforme à la résolution 2414 du Conseil de sécurité, d’avril 2018, qui appelle l’Algérie à s’engager activement dans le processus de règlement politique de la question du Sahara occidental.