Le groupe nucléaire français Orano va poursuivre ses activités dans le nord du Niger, a assuré lundi son directeur général Philippe Knoche, même si ses deux filiales dans le pays ont connu des difficultés.
« On a surtout pu présenter au président des projets de continuité d’exploitation dans le nord Niger où le groupe est présent depuis les années 70 », a déclaré Philippe Knoche à l’issue d’un entretien avec le chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou.
« Ces projets sont basés sur la robustesse des activités de la Somair (Société des mines de l’Aïr, massif du nord) qui a pu trouver des ressources en uranium », a-t-il expliqué à la télévision publique nigérienne.
Par contre, les « conditions (sont) difficiles pour la Cominak (Compagnie minière d’Akouta) puisque les réserves « s’épuisent et arrivent à leur fin », a-t-il déploré.
Somaïr et Cominak sont deux filiales d’Orano basées dans le nord désertique du Niger.
Philippe Knoche a également affirmé que le chantier de la mine géante d’Imouraren (nord nigérien) pourrait « démarrer dès que les conditions des marchés le permettent ».
Le gisement d’Imouraren devrait produire 5.000 tonnes d’uranium par an à plein régime pendant plus de 35 ans, mais le chantier entamé en 2009 avait été interrompu en 2015 en raison d’une baisse du prix de l’uranium.
Selon Philippe Knoche, les marchés de l’uranium sont en ce moment tendus avec un prix très bas de 25 dollars le kilo » contre 40 dollars en 2014. La détérioration du marché a amené Orano à prolonger l’arrêt des mines au Canada.
Le Niger est un des pays les plus pauvres de la planète malgré sa position de 4ème producteur d’uranium au monde.
L’uranium nigérien représente un tiers de la production totale d’Orano qui exploite l’uranium depuis 50 ans dans le nord du pays.
Pour « assurer la viabilité » des deux filiales nigériennes (Cominak et Somaïr), Orano avait pris en 2017 des mesures drastiques d’économie, dont plusieurs centaines de licenciements et « des réductions progressives de production ».
Le groupe avait justifié ces mesures par la chute du prix du kilo d’uranium et la baisse de la demande.
En mai, Hassane Barazé, le ministre nigérien des Mines, avait fait état de « la situation très difficile » et « très préoccupante » de la Cominak, qui « pourrait à terme fermer ».