Les acquis de six mois de contestation sont « irréversibles », estime Said Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) et figure du « Hirak », le mouvement inédit déclenché le 22 février par le refus d’un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, dans une interview de l’AFP.
Pour M.Salhi, « la rentrée s’annonce chaude », que « le peuple algérien ne s’est jamais résigné, a vécu une guerre civile de 10 ans (de 1992 à 2002, NDLR) une expérience traumatique depuis l’indépendance, une confrontation sanguinaire avec le pouvoir et le système.
La force du « Hirak », mouvement pacifique, éviterait de ces expériences traumatiques du passé.
Selon M.Salhi, « Ce qui a été obtenu pendant ces six mois, c’est d’abord cette détermination de tout un peuple (…). Le deuxième point, c’est cette union nationale, aujourd’hui cimentée et renforcée malgré toutes les tentatives de division et d’atomisation qui (…) pendant des années ont fait la force du +système+ ».
« L’issue de la crise est claire (…). Il n’y a pas d’autre solution que d’aller vers un autre système (…). Nous voulons aller vers une solution négociée (…) Nous ne voulons pas le chaos, l’effondrement de l’Etat. Nous voulons une transition. Nous voulons une rupture avec l’ancien système ».
« Nous voulons un dialogue sérieux. Nous voulons un dialogue sincère. Nous voulons un dialogue ouvert. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de dialogue mais d’un monologue. Aujourd’hui, le pouvoir, le système dialogue avec lui-même », a conclu M.Salhi.