Algérie : La démilitarisation de l’appareil étatique en marche 

La pandémie du coronavirus qui frappe durement les secteurs vitaux de l’Algérie, la rente du pétrole, a permis au nouveau Président algérien Abdelmadjid Tebboune d’assoir son autorité sur l’ensemble du pouvoir législatif et exécutif du pays. 

Le Hirak populaire qui a pu évincer l’ex-président Bouteflika, reste confiné et muselé avec la force de l’urgence sanitaire. Profitant de cette situation exceptionnelle, le Président a eu l’opportunité unique pour avoir la main mise sur l’armée.

En nommant Saïd Chengriha chef de l’état major général par intérim et non vice ministre de la défense comme son prédécesseur Gaïd Salah, l’Armée Nationale Populaire se retrouve sous les ordres directs du Chef de l’Etat, ministre de la défense et chef d’état major des armées. 

On assiste actuellement à une éradication ou une épuration des hauts responsables militaires pour leur implication dans le ‘’cercle Bouteflika’’ ou pour leur désaveu. De nombreux officiers généraux gradés sont emprisonnés, dont le général Bouazza, puissant patron du contre espionnage. 

Plusieurs hauts gradés et officiers supérieurs ont été mis à la retraite, arrêtés, jugés ou en fuite à l’étranger comme Ouassini Bouazza, patron de la DGSI (contre espionnage), Abdelkader Lachkham, directeur central des transmissions, et Mohamed Kaidi. Tous les officiers qui ont manifesté leur opposition à l’élection d’Abdelmadjid Tebboune ont été écartés ou arrêtés.

Ainsi, avec la cooptation d’officiers de l’ancienne présidence, l’armée algérienne de l’ère Tebboune se retrouve dans sa structure sensible en continuité de son mentor Bouteflika.