Six ans après son implantation en Algérie, Arcelor- Mittal est confronté à son premier conflit social majeur. Depuis quelques jours, les 8 300 travailleurs de la filiale algérienne du géant mondial de la sidérurgie multiplient les actions de protestation. Arcelor-Mittal est le numéro un mondial de la sidérurgie, avec 320.000 employés dans plus de 61 pays.
Depuis quelques jours, les 8 300 travailleurs de la filiale algérienne du géant mondial de la sidérurgie multiplient les actions de protestation.
Le plan de suppression de 1.200 postes dans le complexe sidérurgique Arcelor- Mittal à Annaba, dont l’entrée en vigueur devrait intervenir dès septembre 2007, passe très mal auprès du syndicat de l’usine. Exigeant un moratoire sur cette compression d’effectifs jugée « sauvage », 8000 travailleurs ont déclenché un mouvement de grève illimitée, paralysant l’ensemble des ateliers de production.
La direction d'Arcelor-Mittal affirme qu'il s'agit d'un plan de départs volontaires assorti d'une prime individuelle de 6.000 euros environ par travailleur.
« C'est un plan social déguisé en départ en retraite que nous rejetons. La direction l'a mis en place sans consultations avec le partenaire social, comme le prévoit la loi algérienne. Pour nous, cette situation est inacceptable », souligne Smaïn Kouadria, secrétaire général par intérim du syndicat d'Arcelor -Mittal Annaba.
Pour circonscrire le feu et enrayer les pertes qui se chiffrent en millions de dollars, les dirigeants de Mittal ont dû dépêcher sur place Willy Smith, le directeur des ressources humaines pour la zone Afrique/Asie et responsable des mines et des tuberies, ainsi que son collaborateur Laurent Mallet, chef du département « leadership et développement »
Les négociations entamées le 9 août ont repris mardi soir après l'échec d'un premier round de discussions. Les syndicats veulent négocier notamment sur les retraites, la sous-traitance utilisée dans des opérations directement liées au métier de base, la précarité de l’emploi des travailleurs en position de sous-traitance, la segmentation de l’univers salarial et l’organigramme de la société.
Pour Smaïn Kouadria, l’employeur indien veut abuser de libertés nouvelles dans le monde du travail en Algérie pour mieux se prémunir contre leur éventuelle suppression.
Dans ce bras de fer syndicat/employeur se joue un énorme pari socio-économique doublé d’un pari politique. A l’écoute des convoitises en Algérie du géant mondial de l’acier, notamment avec son projet de réalisation d’un laminoir fil et rond dans la zone franche de Bellara et d’obtenir la concession pour l’exploitation de la mine de Ghar Djebilet, les syndicalistes de Annaba veulent déclencher des mécanismes de mécontentement avec suffisamment d’ampleur pour qu’ils ne puissent pas être enrayés par leur employeur.
Ce n’est pas la première fois que le groupe sidérurgique réduit ses effectifs en Algérie : depuis 2001, date du rachat du complexe d’El Hadjar, ils sont passés de 14 000 travailleurs à seulement 8 300 aujourd’hui. Ce chiffre devrait être ramené à 5 200 en 2008, une compression d'au moins 3 000 employés.
Le complexe d'Al-Hadjar (dans la banlieue Est d'annaba) qui était propriété de l'Etat algérien, a été racheté à 70% en octobre 2001 par l'Indien Ispat, entreprise du groupe Mittal, avant de prendre le nom de Mittal-Steel en 2005 et d'être intégré au sein du géant multinational de l'acier après la fusion entre Mittal et le luxembourgeois Arcelor.
Le dossier est sensible : c’est la première fois qu’un groupe étranger implanté en Algérie doit gérer un conflit dans un contexte politique et social difficile. Le gouvernement, confronté à des grèves régulières à travers le pays (Notamment les ports, voir Rapport d’IES N° 31), verrait d’un mauvais œil une dégradation de la situation à Arcelor -Mittal Annaba.
Le grand patron du groupe Arcelor Mittal ne manquera certainement pas de donner une suite favorable à la démarche des syndicalistes. Pour lui, les échos de ces négociations de Annaba sont noyés dans le vacarme provenance du siège du ministère algérien de la participation. Ceci porte sur la signature d’un accord du gouvernement algérien permettant à Arcelor- Mittal de réaliser un complexe laminoir fil et rond sur la zone franche de Bellara dans la wilaya de Jijel. Entamées depuis des mois, les négociations entre les deux parties sur ce dossier comme sur celui portant cession du minerai de Ghar Djebilet ont abouti. A quelques jours de la signature de l’accord, les revendications avancées par les syndicalistes de Arcelor- Mittal Algérie importent moins que les enjeux stratégiques liés à la cession d’une partie de la zone franche de Bellara pour l’implantation du laminoir et celle de l’inépuisable gisement des mines de fer de Ghar Djebilet pour l’alimentation de ces usines sidérurgiques en Algérie et ailleurs. Pour Lakshmi Mittal, le PDG et fondateur indien du groupe leader mondial de l’acier, les enjeux sont très importants.
En décembre 2006, le patron d'Arcelor Mittal, Lakshmi Mittal, avait rencontré à Alger le président Abdelaziz Bouteflika et lui avait exposé un nouveau programme d'investissements dans la sidérurgie en Algérie.
Le plan de suppression de 1.200 postes dans le complexe sidérurgique Arcelor- Mittal à Annaba, dont l’entrée en vigueur devrait intervenir dès septembre 2007, passe très mal auprès du syndicat de l’usine. Exigeant un moratoire sur cette compression d’effectifs jugée « sauvage », 8000 travailleurs ont déclenché un mouvement de grève illimitée, paralysant l’ensemble des ateliers de production.
La direction d'Arcelor-Mittal affirme qu'il s'agit d'un plan de départs volontaires assorti d'une prime individuelle de 6.000 euros environ par travailleur.
« C'est un plan social déguisé en départ en retraite que nous rejetons. La direction l'a mis en place sans consultations avec le partenaire social, comme le prévoit la loi algérienne. Pour nous, cette situation est inacceptable », souligne Smaïn Kouadria, secrétaire général par intérim du syndicat d'Arcelor -Mittal Annaba.
Pour circonscrire le feu et enrayer les pertes qui se chiffrent en millions de dollars, les dirigeants de Mittal ont dû dépêcher sur place Willy Smith, le directeur des ressources humaines pour la zone Afrique/Asie et responsable des mines et des tuberies, ainsi que son collaborateur Laurent Mallet, chef du département « leadership et développement »
Les négociations entamées le 9 août ont repris mardi soir après l'échec d'un premier round de discussions. Les syndicats veulent négocier notamment sur les retraites, la sous-traitance utilisée dans des opérations directement liées au métier de base, la précarité de l’emploi des travailleurs en position de sous-traitance, la segmentation de l’univers salarial et l’organigramme de la société.
Pour Smaïn Kouadria, l’employeur indien veut abuser de libertés nouvelles dans le monde du travail en Algérie pour mieux se prémunir contre leur éventuelle suppression.
Dans ce bras de fer syndicat/employeur se joue un énorme pari socio-économique doublé d’un pari politique. A l’écoute des convoitises en Algérie du géant mondial de l’acier, notamment avec son projet de réalisation d’un laminoir fil et rond dans la zone franche de Bellara et d’obtenir la concession pour l’exploitation de la mine de Ghar Djebilet, les syndicalistes de Annaba veulent déclencher des mécanismes de mécontentement avec suffisamment d’ampleur pour qu’ils ne puissent pas être enrayés par leur employeur.
Ce n’est pas la première fois que le groupe sidérurgique réduit ses effectifs en Algérie : depuis 2001, date du rachat du complexe d’El Hadjar, ils sont passés de 14 000 travailleurs à seulement 8 300 aujourd’hui. Ce chiffre devrait être ramené à 5 200 en 2008, une compression d'au moins 3 000 employés.
Le complexe d'Al-Hadjar (dans la banlieue Est d'annaba) qui était propriété de l'Etat algérien, a été racheté à 70% en octobre 2001 par l'Indien Ispat, entreprise du groupe Mittal, avant de prendre le nom de Mittal-Steel en 2005 et d'être intégré au sein du géant multinational de l'acier après la fusion entre Mittal et le luxembourgeois Arcelor.
Le dossier est sensible : c’est la première fois qu’un groupe étranger implanté en Algérie doit gérer un conflit dans un contexte politique et social difficile. Le gouvernement, confronté à des grèves régulières à travers le pays (Notamment les ports, voir Rapport d’IES N° 31), verrait d’un mauvais œil une dégradation de la situation à Arcelor -Mittal Annaba.
Le grand patron du groupe Arcelor Mittal ne manquera certainement pas de donner une suite favorable à la démarche des syndicalistes. Pour lui, les échos de ces négociations de Annaba sont noyés dans le vacarme provenance du siège du ministère algérien de la participation. Ceci porte sur la signature d’un accord du gouvernement algérien permettant à Arcelor- Mittal de réaliser un complexe laminoir fil et rond sur la zone franche de Bellara dans la wilaya de Jijel. Entamées depuis des mois, les négociations entre les deux parties sur ce dossier comme sur celui portant cession du minerai de Ghar Djebilet ont abouti. A quelques jours de la signature de l’accord, les revendications avancées par les syndicalistes de Arcelor- Mittal Algérie importent moins que les enjeux stratégiques liés à la cession d’une partie de la zone franche de Bellara pour l’implantation du laminoir et celle de l’inépuisable gisement des mines de fer de Ghar Djebilet pour l’alimentation de ces usines sidérurgiques en Algérie et ailleurs. Pour Lakshmi Mittal, le PDG et fondateur indien du groupe leader mondial de l’acier, les enjeux sont très importants.
En décembre 2006, le patron d'Arcelor Mittal, Lakshmi Mittal, avait rencontré à Alger le président Abdelaziz Bouteflika et lui avait exposé un nouveau programme d'investissements dans la sidérurgie en Algérie.